INFO TF1/LCI - Braquage d’une bijouterie Chaumet à Paris : un ex-militaire arrêté et l’ombre des "Pink Panthers"

par Georges BRENIER Georges Brenier
Publié le 24 novembre 2021 à 18h12

Source : TF1 Info

ENQUÊTE - D’après nos informations, la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la PJ parisienne a récemment interpellé un suspect dans l’attaque du célèbre joaillier en juillet dernier. De nombreux diamants dérobés ont été découverts chez lui, ainsi que des armes à feu. Estimé à 2 millions d’euros, le butin a presque entièrement été retrouvé. Le suspect a été mis en examen.

L’affaire aura eu un mérite : rappeler à tous ceux qui imaginaient les "Pink Panthers" paisibles retraités "rangés des voitures" ont encore de beaux restes. La célèbre mouvance de braqueurs venus des pays de l’Est, accrocs aux luxueuses bijouteries, est loin d’être de l’histoire ancienne.

Preuve en est l’arrestation, lundi 22 novembre à l’aube, à Vernon (Eure) d’un de ses membres présumés, soupçonné d’être impliqué dans le "casse" du joaillier Chaumet, en juillet dernier, à quelques encablures seulement des Champs-Élysées. 

Interpellé lundi sur décision d’une juge d’instruction parisienne, ce nouveau suspect, né à Moscou, mais qui se déclare apatride, est soupçonné d’être le troisième homme du commando. Au domicile de ce receleur présumé, un ancien militaire âgé de 49 ans, les policiers ont retrouvé des dizaines de diamants dessertis, qui ornaient auparavant l’un des colliers Chaumet dérobés. 

Découverte d'un arsenal de guerre

La BRB a également mis la main sur des dizaines de milliers d’euros en espèces et sur un arsenal de guerre : des armes de poing, des armes longues et deux gilets pare-balles. Un arsenal que l’homme avait de façon élégante pris soin de déclarer au nom de son épouse.

Ce 27 juillet 2021, peu après 16 heures rue François-Ier, dans un quartier les plus surveillés de la capitale, un homme en costume cravate s’était fait remettre sous la menace d’un pistolet de nombreux bijoux et montres de luxe. 

Le faux client était reparti de chez Chaumet le plus tranquillement du monde - il n’a pas eu à tirer un seul coup de feu ou à ligoter les employés et clients de la boutique -  sur une trottinette électrique, avec son butin estimé à 2 millions d’euros rangé dans un vulgaire sac plastique. Désireux à n’en pas douter de respecter les règles sanitaires pour lutter contre le Coronavirus, il avait pris le soin de garder tout au long du braquage un masque chirurgical sur le visage.

La BRB de la police judiciaire parisienne réalisait dès lors une enquête éclair. Moins de 24 heures plus tard, le braqueur présumé et un complice, deux anciens militaires originaires du Monténégro, étaient interpellés dans un car en Moselle, alors qu’ils fuyaient la France, avec la quasi-intégralité du butin dans leurs poches. Les deux hommes dorment actuellement sous les verrous.

L’enquête devra désormais déterminer si ce nouveau suspect s’est contenté de jouer un "simple" rôle de receleur des bijoux volés. Son appartenance à la mouvance des "Pink Panthers", ce gang de braqueurs tant redouté des bijoutiers à travers le globe, elle, ne fait guère de doutes pour les policiers spécialisés. "Le casse était sacrément culotté", confie un limier de la PJ parisienne, dont les "Pink" sont de vieux clients. "En plein jour, dans un quartier où les patrouilles de police sont permanentes. Cela montre que les Pink ont effectué des repérages et avaient sans doute d’autres cibles en tête."

D’après les policiers qui luttent contre le grand banditisme, les "Pink Panthers" (un surnom donné par des enquêteurs anglais, qui avaient retrouvé un diamant volé par le gang dans une crème de beauté, comme dans un des films de la série "La panthère rose") seraient derrière une centaine d’attaques à main armée à travers le monde.

Après deux jours de garde à vue dans les locaux de la BRB, le suspect a été mis en examen pour "recel de vol en bande organisée avec arme" et "association de malfaiteurs". Il a été incarcéré. 


Georges BRENIER Georges Brenier

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