INFO TF1/LCI - CentraleSupélec : le parquet ouvre une enquête préliminaire pour harcèlements sexuels, agressions sexuelles et viols

Publié le 7 octobre 2021 à 16h45, mis à jour le 7 octobre 2021 à 17h05
Entrée du campus de Centralesupélec de Rennes.
Entrée du campus de Centralesupélec de Rennes. - Source : Thomas BREGARDIS / AFP

JUSTICE - Après le signalement déposé par l’école Centralesupélec, le parquet d’Evry a ouvert ce jeudi, selon nos informations, une enquête préliminaire pour des faits de harcèlements sexuels, agressions sexuelles et viols.

La justice se saisit de l'affaire. La direction de la prestigieuse école d'ingénieurs CentraleSupélec a saisi jeudi la justice après une enquête menée auprès des élèves ayant révélé une centaine d'agressions sexuelles et viols déclarés lors de l'année universitaire 2020-2021. À la suite de ce signalement, le parquet d'Évry (Essonne) a ouvert une enquête préliminaire, a indiqué le procureur à LCI. Celle-ci a été confiée à la Brigade de Recherche de la gendarmerie de Palaiseau. Elle va notamment s'attacher à identifier les victimes de ces faits supposés. 

Plus tôt dans la journée, CentraleSupélec a révélé dans un communiqué avoir pris acte des résultats d'une enquête interne menée par l'association de lutte contre le sexisme Çapèse. Cette dernière, réalisée par mail auprès de 2386 élèves, met "en évidence des situations de violences sexistes et sexuelles particulièrement préoccupantes", a affirmé l'école. "Face à la gravité des faits déclarés par les participants à cette enquête inédite, le directeur de l'école Romain Soubeyran a décidé d'alerter dans un courrier la procureure de la République d'Evry", afin que "soient envisagés des moyens complémentaires de prévention, d'action et d'accompagnement des victimes, mais également des moyens de sanction des auteurs", a-t-elle ajouté. 

28 personnes se disent victimes de viol

Selon Çapèse, 51 femmes et 23 hommes ont déclaré avoir été victimes lors de l'année écoulée de harcèlement sexuel, 46 femmes et 25 hommes d'une agression sexuelle ("un contact physique avec une partie sexuelle -fesse, sexe, seins, bouche, entre les cuisses- commis par violence, contrainte, menace ou surprise") et 20 femmes et 8 hommes d'un viol ("un acte de pénétration commis par violence, contrainte, menace ou surprise").

"Les résultats de cette enquête nous ont sidérés", a réagi le directeur de l'école, cité dans le communiqué. "Si nous sommes engagés de longue date dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, nous étions loin d'en prendre l'exacte mesure", souligne-t-il. De son côté, Çapèse évoque des résultats "alarmants". "Ils nous semblent nécessaires pour que tout le monde prenne conscience de l'ampleur du problème des violences sexistes et sexuelles dans l'enseignement supérieur", a -t-elle martelé sur son compte Twitter. "Çapèse recommande vivement aux autres écoles de mener des questionnaires similaires", conclut l'association. 


Maxence GEVIN

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