Naufrage du Bugaled Breizh : la justice britannique conclut à la thèse de "l'accident de pêche"

Publié le 5 novembre 2021 à 18h40, mis à jour le 6 novembre 2021 à 11h09

Source : JT 20h WE

DÉNOUEMENT - La Haute Cour de Londres a conclu vendredi que le chalutier français Bugaled Breizh avait "coulé en raison d'un accident de pêche". La thèse de l'implication d'un sous-marin dans cet événement, mise en avant par les familles des victimes, a été écartée.

"Un accident de pêche" : telle est la raison du naufrage du Bugaled Breizh en 2004, a conclu ce vendredi la justice britannique. Selon une expertise, un équipement du chalutier aurait agrippé le fond, causant la perte du navire. La Haute Cour de Londres a donc donné tort aux familles des victimes qui avançaient qu'un sous-marin était impliqué dans ce drame meurtrier (cinq morts). 

La présence de trois submersibles (le néerlandais Dolfijn, l'allemand U22 et le britannique Torbay) a été certifiée dans la zone du naufrage, où se préparaient des exercices militaires. Toutefois, c'est un quatrième qui était dans le viseur des familles, le britannique Turbulent. 

"Nous n'étions absolument pas impliqués"

Oui mais voilà, la Marine néerlandaise et la Royal Navy ont exclu tout accrochage avec leurs bâtiments respectifs : le Dolfijn naviguait en surface quand l'accident est survenu tandis que le Turbulent... n'était tout simplement pas de sortie ce jour-là. "Nous n'étions absolument pas impliqués. Nous étions à quai" à Devonport, dans le sud-ouest de l'Angleterre, "le 15" janvier, a affirmé le commandant d'alors du sous-marin britannique, Andrew Coles. Par ailleurs, l'hypothèse de la présence d'un sous-marin allié non identifié dans le secteur des exercices a été jugée "impensable" par le commandant Daniel Simmonds, un responsable des opérations sous-marines de la Royal Navy.

En 2016, les juridictions françaises avaient proposé un non-lieu définitif dans cette affaire. Elles n'avaient toutefois pas pu trancher entre l'hypothèse d'un sous-marin et celle d'un accident de pêche. La justice britannique s'est, elle, montrée beaucoup plus catégorique, anéantissant les espoirs des proches des victimes qui espéraient faire apparaître de nouveaux éléments susceptibles de relancer l'enquête. 

Pour rappel, le Bugaled Breizh a inexplicablement et très rapidement sombré le 15 janvier 2004 au large des Cornouailles, condamnant les cinq marins qui se trouvaient à son bord. Tous les membres de l'équipage étaient expérimentés, "à cheval sur la sécurité", selon leurs proches. Des cinq victimes, seuls les corps de Patrick Gloaguen, Yves Gloaguen et Pascal Le Floch ont été retrouvés - le premier dans l'épave lors de son renflouement, les deux autres dans les eaux britanniques. Georges Lemétayer et Eric Guillamet ont quant à eux été portés disparus en mer.


Maxence GEVIN

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