Incendie de Notre-Dame de Paris : deux ans après, où en est l’enquête ?

Virginie Fauroux, avec AFP
Publié le 15 avril 2021 à 8h30, mis à jour le 15 avril 2021 à 8h46

Source : TF1 Info

COMPRENDRE - Deux ans après l'incendie de la cathédrale parisienne, l'énigme demeure quant à l'origine du sinistre. Les enquêteurs ont terminé leurs investigations dans les décombres, mais une longue phase d'analyse des prélèvements les attend désormais avant d'arriver à une conclusion.

Vingt-quatre mois après l'incendie de Notre-Dame qui avait ému le monde, une question persiste, lancinante : trouvera-t-on un jour la cause de ce sinistre ? Plusieurs hypothèses sont sur la table, mais aucune n'a pour le moment été accréditée. Et l'on se demande encore s'il s'agit d'un acte de malveillance ou d'un banal accident qui a viré au cauchemar. 

Aussitôt après le drame, une enquête préliminaire a bien été ouverte par le parquet de Paris et deux mois plus tard, les investigations ont été confiées à trois juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, aux prérogatives plus larges. Mais leurs recherches prennent du temps, et pour ne rien arranger l'épidémie de Covid-19 a contribué à ralentir leur mission, le temps de pouvoir garantir les règles sanitaires sur le chantier. 

Des conditions difficiles

Depuis, les enquêteurs de la Brigade criminelle tentent de retrouver des indices dans les centaines de mètres cubes de décombres. Au prix de conditions parfois difficiles, compte tenu de la fragilité de l'édifice, alors que les travaux de sécurisation du site sont toujours en cours et devraient s'achever à l'été. 

Autres difficultés, les enquêteurs ont dû attendre que soit démonté l'échafaudage qui enserrait la cathédrale avant l'incendie pour des travaux de restauration et qui était resté en place après. Et cela n'a pu être fait qu'en novembre dernier. Tandis que certains policiers ont dû être formés par des cordistes pour pouvoir effectuer, en rappel, des prélèvements au-dessus des voûtes, à l'équilibre précaire.

Voyage dans le futur de Notre-Dame de ParisSource : JT 20h Semaine

Aujourd'hui après ce long et périlleux travail de fourmi, même si très peu d'éléments filtrent sur l'avancée du dossier, selon une source proche de l'enquête, les investigations sur le site sont désormais "terminées". "Il n'y a plus de zone d'investigation judiciaire", précise-t-elle.

La piste accidentelle toujours privilégiée

Une longue phase d'analyses, par des experts, de ce qui a été récupéré dans les gravats va maintenant pouvoir commencer. Elle devrait encore s'étendre sur "plusieurs mois". Mais toujours selon la même source, "dans l'état actuel des choses, il n'est pas possible d'affirmer qu'on sera en mesure de dire un jour de manière certaine ce qui a pu être à l'origine de l'incendie", vu notamment l'ampleur des dégradations causées par le feu.

En parallèle, alors que plusieurs auditions ont déjà eu lieu - à titre d'exemple, une centaine de témoins ont été entendus en l'espace de deux mois lors de l'enquête préliminaire du parquet de Paris, d'autres devraient suivre, au fil des analyses qui pourront peut-être apporter de nouveaux éléments.

En juin 2019, au terme de l'enquête préliminaire, le procureur de Paris avait indiqué privilégier la piste accidentelle. "Pour l'instant, on reste sur les mêmes thèses : il s’agirait soit du mégot d’un ouvrier mal éteint, soit d’un court-circuit électrique", indique la source proche de l'enquête, estimant encore qu'il est "trop tôt" pour dire qu'une de ces deux options est privilégiée. Concernant la piste criminelle, rien ne semble depuis l'accréditer. 

Plusieurs défaillances dans la sécurité de la cathédrale ont par ailleurs été identifiées, notamment dans le dispositif d'alarme de l'édifice, ce qui a contribué à retarder l'appel aux pompiers le jour de l'incendie, ou sur le système électrique d'un des ascenseurs. Ces dysfonctionnements ne sont vraisemblablement pas à l'origine de l'incendie, mais ils ont pu permettre aux flammes de se propager dans l'édifice.


Virginie Fauroux, avec AFP

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