Patinage : l'ex-entraîneur Gilles Beyer mis en examen pour "agressions sexuelles"

Publié le 8 janvier 2021 à 17h26

Source : Sujet TF1 Info

JUSTICE - L'ex-patineur artistique et entraîneur français Gilles Beyer, né en 1957, est accusé par plusieurs patineuses. Mis en examen, il a été placé sous contrôle judiciaire.

Un an après le déclenchement d'un retentissant scandale de violences sexuelles dans le monde du patinage artistique, l'ex-entraîneur Gilles Beyer a été mis en examen ce vendredi pour "agressions sexuelles" et "harcèlements sexuels" à l'issue de sa garde à vue après les accusations provenant d'au moins six patineuses ou ex-patineuses, a appris l'AFP de source judiciaire.

Né en 1957, Gilles Beyer, au cœur d'un scandale qui a fortement affecté en 2020 le monde du patinage artistique après les révélations de la patineuse multi-médaillée Sarah Abitbol, a été placé sous contrôle judiciaire, a précisé cette source. 

Le parquet a ouvert une enquête préliminaire en février

La patineuse multi-médaillée Sarah Abitbol avait accusé dans le livre Un si long silence (Plon), paru début 2020, son ex-entraîneur de viols et d'agressions sexuelles répétés, alors qu'elle avait entre 15 et 17 ans, au début des années 90. Elle n'avait toutefois pas porté plainte, au vu de la prescription des faits. Dans une déclaration écrite à l'AFP, Gilles  Beyer avait reconnu "des relations intimes" et "inappropriées" avec elle, lui présentant des "excuses" aussitôt refusées par celle-ci. 

Après ces révélations, le parquet de Paris avait ouvert début février une enquête préliminaire pour "viols et agressions sexuelles sur mineures par personne ayant autorité", visant notamment à vérifier l'existence d'autres victimes potentielles.

Chargée de l'enquête, la Brigade de protection des mineurs (BPM) a placé en garde à vue Gilles Beyer mercredi matin. 

Ce vendredi matin, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire des chefs d'"agressions sexuelles par personne ayant autorité et harcèlements sexuels par personne ayant autorité" visant Gilles Beyer. Contacté vendredi par l'Agence France Presse, son avocat, Me Thibault de Montbrial, n'avait pas souhaité réagir en milieu de journée.

Prescriptions pour certaines femmes

Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP que les accusations de plusieurs femmes, mineures au moments des faits supposés, étaient prescrites, dont celles portées par Sarah Abitbol. S elon cette même source, seules des accusations plus récentes, portées par six femmes majeures au moment des faits supposés, n'étaient pas prescrites et pouvaient faire l'objet de poursuites. Trois d'entre elles l'accusent d'agression sexuelle.

Plusieurs patineuses ou ex-patineuses ont elle aussi accusé Gilles Beyer dans la presse, comme Hélène Godard, Laure Detante ou encore Najma Mahamoud, championne de France juniors en 2014. Sabina Mahamoud, sa mère, s'est dite  "soulagée et confiante pour que justice soit faite".

Dans le monde fermé du patinage artistique, le livre de Sarah Abitbol avait brisé la glace et entraîné un flot de révélations.

D'autres patineuses avaient porté des accusations d'agressions sexuelles, de harcèlement sexuel ou de chantage visant d'autres entraîneurs ou ex-entraîneurs de patinage.

370 cas allégués de violences sexuelles

À la suite de ces révélations, le ministère des Sports avait diligenté une enquête administrative auprès de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR). Celle-ci a mis en évidence des soupçons pesant sur 21 entraîneurs de la FFSG, dont 12 mis en cause pour "des faits de harcèlement ou d'agressions sexuelles". Parmi ces derniers, trois ont été condamnés par le passé à des peines d'emprisonnement ferme ou assorties de sursis. À la suite de ce rapport accablant, le parquet de Paris a ouvert une nouvelle enquête le 4 septembre pour "viols" et "agressions sexuelles" par personne ayant autorité sur mineur.

Les révélations de Sarah Abitbol sont intervenues quelques semaines après une grande enquête du collectif Disclose, mettant au jour des "dysfonctionnements majeurs" à tous les échelons, ayant fait au moins 276 victimes, en majorité des enfants de moins de 15 ans, et dans 28 disciplines différentes.

Fin décembre 2020, 370 cas allégués de violences sexuelles avaient été signalés à la cellule de suivi du ministère des Sports, dans plusieurs disciplines (judo, équitation, moto, roller et skateboard...). De même source, 69 d'entre eux ont fait l'objet de signalements à la justice.


La rédaction de TF1info

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