JUSTICE - L'ancien agent de la DGSI de 35 ans a été condamné ce jeudi à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir vendu sur le darknet des informations tirées de fichiers de police protégés.
"Haurus", un ancien agent de la DGSI âgé de 35 ans, a été condamné ce jeudi à cinq ans prison ferme par le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir vendu sur le darknet des informations tirées de fichiers de police protégés. Sa peine n'est pas aménageable "afin de prévenir" de nouveaux faits, et s'accompagne d'une interdiction définitive d'exercer dans la fonction publique, a déclaré la présidente lors du délibéré.
Près de 400 recherches illégales
Arrêté en septembre 2018, l'ancien brigadier de police a déjà passé un an de prison en détention provisoire. Poursuivi pour une dizaine de chefs d'infraction dont "escroquerie" et "faux dans un document administratif", le parquet avait alors requis sept ans de prison à son encontre. Mais lors de l'audience du mois dernier, "Haurus" a reconnu les faits reprochés en déclarant avoir commencé ses activités illicites sur le darknet pour "mettre du beurre dans les épinards" et éponger ses dettes.
Le contrevenant vendait ainsi, contre une rémunération en bitcoins, des données confidentielles extraites de fichiers de police auxquels il avait accès, comme des identités, adresses, ou encore géolocalisations téléphoniques. Outre ces 382 recherches illégitimes, facturées entre 100 et 300 euros, l'ancien fonctionnaire fabriquait des faux documents administratifs ou des faux chèques, ou aidait ses clients à les confectionner eux-mêmes.
Il a expliqué à la barre ne plus être ce "voyou" qui a "sombré par facilité". "Je ne suis pas pourri à ce point-là", a-t-il assuré au tribunal. "J'ai conscience du mal que j'ai fait, ça ne se reproduira plus jamais", décrivant ses actes comme une forme "d'addiction" qui lui avait fait "perdre pied avec la réalité".
De son côté, la procureure Catherine Denis a dénoncé un "individu dénué de sens moral et de scrupule" qui a "trahi la République" et fait preuve d'une "absence totale de remords".
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Alors que son avocat Yassine Bouzrou a dix jours pour faire appel de cette décision, Haurus fait l'objet d'une autre mise en examen pour corruption passive et association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes en bande organisée. Un de ses clients, également jugé à ses côtés - un homme connu dans le milieu du banditisme marseillais -, lui aurait en effet demandé des informations permettant de localiser plusieurs personnes, dont certaines ont été retrouvées mortes.