INTRUSION - Une dizaine de militants de l'Action française ont fait irruption jeudi, à Toulouse, au sein du Conseil régional d'Occitanie, laissant derrière eux une banderole dénonçant "les islamo-gauchistes".
Ce jeudi à Toulouse, la séance plénière Conseil régional d'Occitanie a été interrompue par des cris et des heurts. Une dizaine de militants du mouvement d'extrême droite Action française ont fait irruption dans les locaux, a indiqué jeudi la présidente PS de la région Carole Delga qui a partagé une vidéo de la séquence, sur Twitter.
Deux d'entre eux ont "tenté d'entrer par la force dans l'hémicycle pour interrompre le processus délibératif, peut-être par le sous-sol", a-t-elle expliqué à l'AFP, relevant qu'il s'agissait de la première intrusion d'extrémistes dans l'enceinte du Conseil régional depuis son élection en 2016.
La police nationale dépêchée, aucun blessé
Selon la Région, le service de sécurité a réagi "très rapidement, avec calme et sang-froid", pour empêcher cette intrusion. "Aucun agent ou élu régional n'a été blessé durant cet incident qui a duré quelques minutes. La police nationale a été dépêchée sur les lieux pour arrêter ces individus", a-t-il été précisé.
Les militants ont laissé dans les locaux de la Région une banderole avec le nom "Actionfrançaise.net", photographiée par plusieurs conseillers régionaux, sur laquelle on pouvait lire "Islamo-gauchistes - traîtres à la France".
Je condamne fermement la tentative d’intrusion violente par des militants d’extrême droite qui vient de se produire au Conseil régional @Occitanie . Je vais bien sûr porter plainte. Face à l’extrême droite, je le répète : je ne lâcherai rien et je ne cèderai à aucune pression. pic.twitter.com/a2KoX0wzrp — Carole Delga (@CaroleDelga) March 25, 2021
"Je condamne fermement cette action violente de la part de ces militants d'extrême droite. Les séances du Conseil régional sont un temps démocratique important", a indiqué Mme Delga dans un communiqué, précisant qu'elle allait porter plainte. "La violence et les agressions n'y ont pas leur place", a-t-elle insisté. "Face à l'extrême droite, je le répète : je ne lâcherai rien et ne cèderai à aucune pression, d'où qu'elle vienne", a-t-elle affirmé, rappelant qu'elle avait à plusieurs reprises été la cible de menaces, dont des menaces de mort, de la part de l'extrême droite.
"On sent en France qu'il y a un climat très tendu. On est en train de créer une société d'ennemis. Je crois qu'il va y avoir une escalade au fil des mois avant la présidentielle" de mai 2022, a-t-elle ajouté auprès de l'AFP.
"En envahissant le Conseil régional d'Occitanie, l'extrême droite a une nouvelle fois montré son vrai visage : action violente, volonté de bâillonner la démocratie et de diviser les Français", a réagi le chef de l'Etat, selon l'Elysée. "J'apporte mon soutien à la présidente et aux élus républicains de cette région qui ont défendu l'honneur de notre République", a-t-il ajouté.
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Ancienne secrétaire d’État au Commerce pendant le mandat de François Hollande, Carole Delga, 49 ans, préside la région Occitanie depuis 2016 et est candidate à sa succession à l'occasion du scrutin prévu en juin. La principale force d'opposition en Occitanie est le Rassemblement national (RN).