VIDÉO - Cyberharcèlement : que sait-on des membres interpellés du groupe antivax "ViVi" ?

V. F | Reportage TF1 : Benoit Christal, Sarah-Lou Cohen
Publié le 20 janvier 2022 à 17h14, mis à jour le 20 janvier 2022 à 18h25

Source : JT 20h Semaine

ENQUÊTE - Soupçonnés d'avoir harcelé sur les réseaux sociaux deux parlementaires et un médecin, huit membres du groupe antivaccin "V_V", ou ViVi, viennent d'être interpellés. Que sait-on de leur profil ?

Ils dégradent des salles des fêtes et des centres de vaccination. Mais leur arme favorite reste le cyberharcèlement, avec comme cibles les pages Facebook de grands médias ou de personnalités publiques, qu'ils inondent de messages de haine. Les V_V ou ViVi, comme ils se surnomment, ont emprunté leur nom au verbe italien "vivere" ("vivre") et leur logo, un double V rouge au centre d'un cercle, détourne celui de la BD devenue film, V pour Vendetta

Après la plainte d'un médecin et de deux élus, la gendarmerie est entrée en action en procédant mardi 18 janvier à huit arrestations dans cinq départements : la Moselle, le Rhône, la Seine-et-Marne, les Hauts-de-Seine et le Finistère. Six femmes et deux hommes, animateurs présumés du réseau, ont ainsi été interpellés. 

Capture TF1

Un coup de filet salué ce jeudi matin sur Twitter par le ministre de l'Intérieur.

Jusqu'à 2 ans de prison et 30.000 euros d'amende

Le profil de ces huit personnes interpellées est tout ce qu'il y a de plus banal : ils sont artisans, enseignants ou fonctionnaires et seront bientôt jugés pour harcèlement en ligne. Ils risquent jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amendes. 

Selon le général Jean-Philippe Reiland, patron de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité (OCLCH), à l'origine de leur arrestation, ce mouvement rassemble environ 300 sympathisants en France, "dont une centaine vraiment actifs". "Ce sont des gens d'une quarantaine d'années, insérés socialement qui sont monsieur et madame Tout-le-monde. Ils avaient une vie de militant en parallèle de leur vie classique", affirme-t-il dans l'enquête du JT de 20H à voir dans la vidéo en tête de cet article. 

C'est violent quand vous recevez ça
Isabelle Rauch, députée LaREM de Moselle

Parmi leurs victimes, il y a notamment la députée LaREM de Moselle, Isabelle Rauch, qui a reçu 600 insultes pour avoir promu les tests salivaires à l'école. "C'est violent quand vous recevez ça. On n'est pas sur le simple citoyen qui dit en gros : 'je ne suis pas d'accord avec votre vote'. Non, on est sur une sorte de radicalité beaucoup plus forte", souligne-t-elle.

Sont-ils capables d'actions plus violentes ? C'est ce que laissent entendre certains d'entre eux, notamment dans un enregistrement audio de leurs discussions que TF1 a pu se procurer. "Si on commençait à faire des manifestations que devant les centres de vaccination, on a vite bloqué 300 centres de vaccination, là ça commencerait à faire flipper les autorités", peut-on par exemple entendre dans cet échange enregistré par un informaticien qui a infiltré leurs rangs. 

Il tient à rester anonyme pour espionner les milieux antivax. "On espère que du coup cette arrestation va tout stopper, mais certains sont vraiment très radicaux et peuvent aller plus loin que de simples dégradations et pas que sur des centres de vaccination", prévient-il. En ligne, les militants du mouvement ont dénoncé des arrestations arbitraires après ces arrestations. Certains appellent à cesser toute action à l'avenir.


V. F | Reportage TF1 : Benoit Christal, Sarah-Lou Cohen

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