Inflexible face aux policiers, comment Cédric Jubillar justifie les incohérences entre sa version et celle des enquêteurs ?

M.G | TF1 | Reportage R. BEY, M. CHAIZE
Publié le 4 décembre 2021 à 8h14, mis à jour le 4 décembre 2021 à 8h41

Source : JT 20h WE

DÉCRYPTAGE - Au cours d'un long interrogatoire ce vendredi, Cédric Jubillar a de nouveau clamé son innocence. Sa défense s'est notamment employée à combler certaines zones d'ombres et à justifier certaines incohérences dans le dossier.

"Je crois que cet interrogatoire marque la fin d’un cycle, le cycle Cédric Jubillar. Il est grand temps que la justice s’intéresse à d’autres pistes". Au sortir d'une deuxième audition - organisée ce vendredi et qui aura duré près de 6 heures - les avocats de Cédric Jubillar se sont montrés très offensifs, estimant que la piste du mari dans la disparition de Delphine Jubillar était "épuisée". Toutefois, un an après la disparition inexpliquée de l'infirmière, de nombreuses zones d'ombre demeurent. Une poignée d'incohérences entre la version du suspect et celle des enquêteurs est notamment au cœur des débats.

Tout d'abord, le couple s’est-il disputé le soir de la disparition ? Une voisine et sa fille affirment avoir entendu des cris de femmes vers 23h. Une dispute que Cédric Jubillar conteste vigoureusement. "Il n’y a pas eu de prise de tête ce soir-là. On ne s’est pas disputés ce soir-là", a-t-il ainsi déclaré lors de sa garde-à-vue en juin dernier. Une version que soutient à cor et à cri sa défense : "Personne d’autre que ces deux personnes-là n’ont entendu des cris. Et quand je dis personne d’autre, je parle tant de l’enfant du couple que de Cédric lui-même, que des voisins directs", insiste ainsi Emmanuelle Franck, l'une des avocates de Cédric Jubillar.

La machine à laver, principal élément à charge ?

Autre élément suspect aux yeux des enquêteurs : pourquoi Cédric Jubillar a-t-il tenté de déclencher une machine à laver en pleine nuit alors qu’il venait tout juste de signaler la disparition de sa femme ? Pour rappel, c'est un gendarme de la section de recherche de Toulouse qui avait cité cet élément à charge contre le mari Jubillar, lors de la conférence de presse tenue le 18 juin 2021. Depuis, des analyses ont été effectuées  sur l’eau de ladite machine à laver. Aucune trace de sang n'y a été décelée. Rien n’a été trouvé non plus dans le siphon du lavabo de la salle de bain. "Il ne se souvient pas avoir essayé de faire une machine ce soir-là. […] Il a pu essayer de s’occuper en attendant les gendarmes", arguent les avocats du seul et unique suspect dans cette affaire. 

Quid des recherches que Cédric Jubillar dit avoir effectuées ?

Enfin, Cédric Jubillar a-t-il vraiment cherché sa femme partout dans la maison et dans le jardin comme il le prétend ? Pour le vérifier, les enquêteurs se sont appuyés sur son téléphone et une application comptant les pas. Cette nuit-là, elle en affiche 40. Mais pour les gendarmes, il faut effectuer 380 pas pour faire le tour du domicile. "Il se lève, il va voir sa fille. Il fait quelques recherches dans la maison. Il n’a pas son téléphone sur lui donc, à ce moment-là, il n’y a pas de déplacements. Et après, il prend le téléphone et fait quelques déplacements", tente d'expliquer Alexandre Martin, un autre avocat du mari de la victime. 

Delphine Jubillar est disparue depuis la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Dans le cadre de l'enquête, son mari, Cédric, avait été placé en garde à vue puis mis en examen pour meurtre le 18 juin 2021. Il est, depuis, en détention provisoire. 


M.G | TF1 | Reportage R. BEY, M. CHAIZE

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