VIDÉO - "On a gagné et on gagnera encore" : la réaction de Mila à l'issue du jugement de ses harceleurs

Publié le 7 juillet 2021 à 11h29, mis à jour le 7 juillet 2021 à 13h37

Source : TF1 Info

RÉACTION - Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé mercredi des peines de quatre à six mois de prison avec sursis contre 11 des 13 jugées pour avoir participé au cyberharcèlement de Mila. "On a gagné et on gagnera encore", a réagi la jeune femme à l'issue du jugement.

"On a gagné et on gagnera encore. Ce que je veux c'est que tous ensemble, on n'arrête jamais de baisser les bras, qu'on continue de se battre. Ce que je veux c'est que les personnes qui seraient considérées comme des pestiférés à qui on interdirait les réseaux sociaux ce soit ceux qui harcèlent, qui privent de la liberté des gens, qui menacent de mort, qui incitent au suicide. Je ne veux plus jamais qu'on fasse culpabiliser les victimes." C'est par ces mots que Mila a réagi ce mercredi 7 juillet au jugement rendu dans l'affaire du cyberharcèlement dont elle a été la cible sur les réseaux sociaux. 

Quelques minutes plus tôt, le tribunal correctionnel de Paris avait prononcé des peines de quatre à six mois de prison avec sursis contre 11 des 13 prévenus, tandis qu'un autre a bénéficié d'un vice de procédure et un dernier a été relaxé, bénéficiant du doute. Les onze jeunes gens condamnés, âgés de 18 à 29 ans, étaient jugés pour avoir diffusé quelques-uns des milliers de messages de haine et des menaces de mort contre Mila. Plusieurs prévenus ont été condamnés en outre à verser à la jeune femme la somme de 1500 euros en raison des souffrances qu'elle a endurées et à 1000 euros chacun pour les frais d'avocats.

"Vous êtes responsables des dommages causés à Mila"

Dans son jugement, le tribunal a considéré que "les réseaux sociaux constituent un espace public (...) l'utilisateur doit s'attendre à ce que ses messages soient lus par un large public y compris par la personne concernée".

"Nous vous considérons responsables des dommages causés à Mila", a souligné le président de la 10e chambre correctionnelle, Michaël Humbert, évoquant une "véritable entreprise de harcèlement". "Le réseau social, c'est la rue. Quand vous croisez quelqu'un dans la rue, on s'interdirait d'insulter quelqu'un, de le menacer, de se moquer. Ce que vous ne faites pas dans la rue, ne le faites pas sur les réseaux sociaux", a insisté le magistrat.

À l'audience, le parquet avait requis des peines de prison avec sursis contre douze des prévenus et sollicité la relaxe d'un treizième. 

"Mon client savait très bien qu'il serait condamné"

Interrogé par LCI  à l'issue de l'audience, Me Dilloard, l'avocat d'Enzo l'un des prévenus qui écopé d'une peine de 5 mois d'emprisonnement avec sursis, a déclaré que son client "savait très bien qu'il serait condamné". "Nous n'avons pas plaidé la relaxe, a-t-il rappelé. Enzo a reconnu les faits dès la garde à vue. L'essentiel pour lui, c'est l'avenir, c'est l'avenir pour lui et également pour Mila. Cinq mois avec sursis simple comme c'est un primo-délinquant et qu'il n'y a aucun risque de réitération de l'infraction dans les cinq années à venir. Ce qui importait le plus pour lui était la non-inscription au casier en raison de sa formation et il n'a pas eu d'inscription au casier. C'est le seul pour lequel ça a été accordé et c'est une victoire pour lui", a détaillé Me Dilloard. 

Les prévenus ont dix jours pour faire appel de la décision rendue ce mercredi par le tribunal. 


La rédaction de TF1info

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