Procès du 13-Novembre : rescapé du Bataclan, Frédéric regardera les accusés les yeux dans les yeux

LT
Publié le 7 septembre 2021 à 17h47, mis à jour le 7 septembre 2021 à 17h53

Source : JT 13h Semaine

TÉMOIGNAGE – Frédéric Nowak, rescapé du Bataclan, se confie devant les caméras de TF1 à la veille du procès historique des attentats du 13-Novembre 2015.

TF1 avait déjà rencontré Frédéric Nowak quelques heures après les attentats du 13-Novembre. À l’époque, sous le choc, ce rescapé du Bataclan avait raconté l'horreur vécue dans la salle de concert.  À la veille du procès des attentats qui s'ouvre mercredi, il se confie à nouveau dans la vidéo ci-dessus.

Presque six ans après, Frédéric n'a évidemment rien oublié de cette nuit d'effroi, au cours de laquelle il a été criblé de balles. Lorsqu'il avait témoigné juste après l'assaut des terroristes devant les caméras de TF1, il pensait pourtant n'être que légèrement blessé. "J’ai pris plein d’éclats sur le côté, j’en avais 25-30. Sur le coup, je l’ai senti, mais ça ne m’a pas vraiment fait mal", se souvient aujourd'hui celui qui conservera à jamais la mémoire des images des victimes tombées à ses côtés, puis la longue attente une fois caché à quelques mètres de la fosse. "Dans l’escalier, on entendait tout ce qu’il se passait. Il y avait juste une porte qui nous séparait. Les cris, les hurlements, les invectives et les exécutions parce que quand on tire un coup par un coup, on ne tire plus dans la foule, on exécute"

Comme la plupart des rescapés, Frédéric souffre de séquelles psychologiques à long terme. Dans son cas, elles prennent la forme de crises de panique incontrôlables : "On a l’impression de faire une crise cardiaque, le cœur bat très vite, on tremble, on a des suées froides, c’est assez pénible. Ça a compliqué ma vie notamment celle professionnelle". 

Il n’y aura jamais de réparation définitive
Philippe Duperron, père d’une victime

Frédéric tient à se rendre au procès historique de ces attentats du 13-Novembre, où vingt accusés sont poursuivis - quatorze seront présents dans le box, six autres seront jugés par défaut -, dont Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos. Il veut les affronter les yeux dans les yeux. "Je veux les voir. Pour moi, c’est important, je veux leur montrer que nous, on est là et qu’ils n’ont pas gagné. Surtout pas. Ils ont cru qu’ils avaient gagné parce qu’ils ont tué beaucoup de gens, mais en fait ils n’ont pas gagné, ils ont perdu", insiste-t-il. 

Pour les victimes, ce procès sera une étape essentielle dans le deuil et la reconstruction. TF1 rencontre également dans le reportage en tête de cet article Philippe Duperron, dont le fils Thomas est mort sous les balles des terroristes. Président de l’association 13Onze15 Fraternité-Vérité, il consacre désormais tout son temps à la défense de 400 familles de victimes des attentats. "Je le dois à Thomas, c’est d’abord pour lui que je le fais", confie-t-il.

"La tristesse qui résulte de cela est irréparable. C’est-à-dire que le manque est irréparable. Nous avons perdu nos enfants, il y aura une atténuation, il y aura une acceptation mai sil n’y aura jamais de réparation définitive. Ce manque ne sera jamais comblé", assure le père inconsolable. Il s’adressera lui aussi aux quatorze accusés complices présumés des terroristes. Comme Frédéric et Philippe, 300 rescapés et parents de victimes témoigneront devant la Cour d’Assises. 


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