JUSTICE - Plus de cinq ans après la catastrophe ferroviaire qui a fait sept morts et des dizaines de blessés dans l'Essonne, un cadre de la SNCF, chargé de la surveillance des voies à l'époque, a été mis en examen pour homicides et blessures involontaires. Jusque-là, seules des personnes morales étaient poursuivies.
C'est la première fois qu'une personne physique est poursuivie dans ce dossier. Les juges d'instruction chargés de l'enquête sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, qui a fait sept morts et des dizaines de blessés, en juillet 2013, ont mis en examen mercredi un employé de la SNCF pour homicides et blessures involontaires. "Cette personne avait dans un premier temps été placée sous le statut de témoin assisté", précise le parquet d'Evry, confirmant une information du Parisien.
Jusqu'ici, seules deux personnes morales, la SNCF et RFF (Réseau ferré de France), avaient été mises en examen, malgré les demandes répétées des familles de victimes qui souhaitaient que "les hommes de terrain" soient également poursuivis. Trois cheminots de la SNCF, chargés de la surveillance des voies au moment du déraillement, avaient été placés sous le statut de témoin assisté. C'est l'un d'eux qui vient d'être mis en examen par les juges. "C'est un grand progrès dans l'instruction", s'est félicité Xavier-Philippe Gruwez, avocat d'une dizaine de victimes, pour qui cette décision "augure d'autres mises en examen de personnes physiques".
Lire aussi
Brétigny : "Ce que les victimes voulaient entendre, elles ne l’ont pas entendu"
Lire aussi
Accident de Brétigny : ces éléments compromettants que la SNCF aurait cachés
Lire aussi
Brétigny-sur-Orge : retour sur l’une des plus graves catastrophes ferroviaires
Survenue le 12 juillet 2013, la catastrophe ferroviaire de Brétigny, l'une des pires survenues en France depuis une vingtaine d'années, a fait sept morts - trois passagers et quatre personnes sur le quai- et des dizaines de blessés.
Depuis cinq ans, toutes les expertises judiciaires ordonnées par la justice ont conclu que le train avait déraillé à cause d'un morceau de voie mal entretenu, qui s'est désagrégé au fil du temps. La dernière en date (septembre 2018), commandée par le SNCF, soutient que la catastrophe de Brétigny-sur-Orge était un accident imprévisible et non la conséquence d'un défaut de maintenance. Contactée par l'AFP, la SNCF, dont la ligne de défense consiste à dire que cet accident n'était pas prévisible, n'a pas souhaité réagir à cette mise en examen.