Accusé dans "Hold-Up", l’Institut Pasteur va porter plainte pour diffamation contre le réalisateur

Publié le 23 novembre 2020 à 17h51, mis à jour le 24 novembre 2020 à 18h24
Un graphisme qu'on retrouve dans "Hold Up"
Un graphisme qu'on retrouve dans "Hold Up" - Source : Hold Up

JUSTICE - Cible privilégiée des complotistes, l’Institut Pasteur a l’intention de porter plainte en diffamation contre plusieurs auteurs de vidéos diffusées sur Internet, et notamment contre le réalisateur du film "Hold-Up".

Pour rétablir la vérité, l’Institut Pasteur n’hésite plus à aller sur le terrain judiciaire. Après avoir obtenu début novembre la condamnation d’un homme pour ses propos diffamatoires, l’Institut a de nouveau saisi la justice"suite à la diffusion de plusieurs vidéos virales" affirmant qu'il a créé de toutes pièces le Covid-19. Ces vidéos ont pour point commun qu’elles s’appuient sur un brevet déposé par l’Institut en 2004 pour la recherche d’un vaccin contre le SRAS - un autre type de coronavirus ayant tué plus de 700 personnes en 2003 - pour dérouler leur théorie. Et l’une d’elle n’est autre qu’un extrait du film complotiste Hold-Up, dont la sortie a fait couler beaucoup d’encre.

Une plainte complémentaire va être déposée

Ces nouveaux propos ont poussé l’Institut à réagir et à porter plainte contre son réalisateur pour diffamation, selon des informations de Checknews, confirmées à LCI. C’est dans le cadre d’une plainte complémentaire qui doit être déposée prochainement que l’Institut compte attaquer Pierre Barnérias. "A cet effet, l'extrait vidéo que l'on voit à partir de 1h49 dans le documentaire Hold-Up et qui cite l'Institut Pasteur a été versé à un dossier plus large remis à la justice", nous indique l'établissement. En effet, ladite séquence fait intervenir un "expert en pharmacologie et toxicologie" qui assure que "tout a été fabriqué par l’Institut Pasteur". Des affirmations appuyées par la voix off du réalisateur, certifiant que"le coupable du Covid a bien été trouvé". 

"Au-delà de démentir fermement ces affirmations mensongères et de rappeler la réalité des faits et des connaissances, il s’agit aussi de dénoncer des injures et menaces à l’encontre des salariés et chercheurs de l’Institut Pasteur et d’éviter qu’elles ne se reproduisent", avance encore l'établissement, qui précise avoir déposé plainte auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris. 

Tout cela est très organisé et lié aux courants anti-vaccin
Maitre Antoine Comte, avocat de l'Institut Pasteur

"Face aux fausses informations de nature conspirationniste et aux propos mensongers diffusés à son sujet, l’Institut Pasteur dépose et déposera plainte chaque fois que nécessaire", prévient Pasteur. Comme évoqué plus haut, ce n’est pas la première fois que l'Institut Pasteur est la cible de théories conspirationnistes. Des vidéos visant directement Pasteur "circulent de manière exponentielle depuis le mois d’août", selon l'avocat de Pasteur, Maitre Antoine Comte, à LCI. 

Deux autres plaintes pour diffamation ont été déposées par l'Institut, une première concernant cinq ou six vidéos et une deuxième visant d'autres vidéos ainsi qu'une émission de Radio Courtoisie. "Tout cela est très organisé et lié aux courants anti-vaccin", analyse l'avocat. "Il s'agit des mêmes thèmes et des mêmes références qui figuraient déjà dans la vidéo de mars."

Ainsi, en mars dernier, Pasteur avait porté plainte contre un Youtubeur du nom de "Cat Medusa", qui affirmait que l’Institut était à l’origine du Covid-19, agitant déjà la preuve irréfutable du brevet de 2004. L'homme a été condamné par le tribunal correctionnel de Senlis d’une amende de 5 000 euros avec sursis et d’un euro symbolique de dommages et intérêts. 


Caroline QUEVRAIN

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