Affaire Adama Traoré : la famille demande à nouveau une reconstitution "dans les plus brefs délais"

Publié le 17 juin 2020 à 11h12

Source : JT 20h Semaine

DEMANDE - Par la voix de son avocat, la famille d'Adama Traoré demande, dans un courrier aux juges d'instruction, une reconstitution des faits "dans les plus brefs délais" afin d'élucider les causes de la mort du jeune homme lors de son interpellation en 2016.

L'avocat de la famille d'Adama Traoré a indiqué ce mercredi dans un courrier dont l'AFP a eu connaissance que la famille réclamait de nouveau aux juges d'instruction une reconstitution des faits afin d'élucider les causes de la mort du jeune homme lors de son interpellation en juillet 2016. Une précédente demande en ce sens avait été effectuée l'an passé. Mais elle avait été refusée par les magistrats instructeurs.

A l'appui de sa requête, Me Yassine Bouzrou dénonce des évolutions dans les déclarations des trois gendarmes qui ont procédé à l'interpellation d'Adama Traoré et qui n'ont pas été mis en examen dans ce dossier.

Un rétropédalage de la part d'un des gendarmes

Le 19 juillet 2016, Adama Traoré était décédé dans la caserne des gendarmes de Persan (Val d'Oise), près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise au terme d'une course-poursuite, après avoir échappé à une première interpellation. "Je sollicite de nouveau la réalisation d'une reconstitution des faits dans les plus brefs délais afin d'établir quels gestes ont été effectués par les gendarmes au moment de l'interpellation", écrit Me Bouzrou.

Au début de l'enquête, un des trois militaires avait affirmé : "Il a pris le poids de notre corps à tous les trois" le temps du menottage. Ce chef d'équipe était ensuite revenu sur ses déclarations et, la semaine passée, les avocats d'un des gendarmes, Me Pascal Rouiller et Me Sandra Chirac Kollarik, avaient abondé dans son sens. "Aucun plaquage ventral n'a jamais été pratiqué" et "à aucun moment les trois gendarmes n'ont fait peser le poids de leurs corps" sur Adama Traoré, ont-ils écrit  dans un communiqué.

Deux témoins entendus début juillet

Près de quatre ans après les faits, l'enquête est toujours ouverte et le dossier judiciaire est notamment devenu une bataille médicale. Des expertises ordonnées par les juges ont mis en avant des antécédents médicaux - notamment cardiaques - pour expliquer ce décès et ont dédouané les trois gendarmes. Mais deux rapports réalisés à la demande de la famille ont balayé leurs conclusions et pointé la technique d'interpellation des forces de l'ordre.

Après une ultime expertise judiciaire qui mettait hors de cause les militaires, la famille du jeune homme a réalisé depuis fin mai de nombreuses demandes d'actes, dont l'annulation de cette expertise. Début juillet, les auditions de deux témoins par les juges d’instruction sont par ailleurs prévues, dont celle de l'homme chez qui Adama Traoré avait été interpellé.


La rédaction de TF1info

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