Affaire des écoutes : Sarkozy se défausse sur son avocat

Publié le 26 septembre 2016 à 12h38
Affaire des écoutes : Sarkozy se défausse sur son avocat

JUSTICE - Mis en examen dans "l’affaire des écoutes", Nicolas Sarkozy a minoré son rôle dans ce dossier, selon le verbatim de son audition publié ce lundi par "Le Monde". Se posant en victime, il se défausse sur son avocat Thierry Herzog.

Il n’y a pas que l’affaire Bygmalion qui donne des cheveux blancs à Nicolas Sarkozy. Mis en examen pour corruption active, trafic d’influence actif et recel de violation du secret professionnel dans "l’affaire des écoutes", l’ancien chef de l’Etat a été auditionné au cours de l’été par les juges Patricia Simon et Claire Thépaut. Elles le soupçonnent d'avoir voulu faciliter la promotion d'un haut magistrat, Gilbert Azibert, en échange d’informations secrètes dans une procédure liée à l'affaire Bettencourt.

Le Monde publie ce lundi une partie de son audition. Fidèle à sa ligne de défense, il minimise totalement son rôle et assure n’avoir "jamais demandé" à son avocat Thierry Herzog "de prendre contact avec Azibert". "Thierry m’a dit que Gilbert Azibert était son ami depuis vingt-cinq ans, que c’était un grand juriste au civil comme avocat général. […] Je ne peux pas vous parler de la façon dont M. Azibert aurait ou non collecté des informations puisque je ne l’ai jamais eu au téléphone", a assuré l’ancien chef de l’État.

Nicolas Sarkozy indique par ailleurs que le recours à un second téléphone portable (ligne ouverte sous le nom de Paul Bismuth) est une initiative de son avocat. "Il me dit qu’il faut que nous puissions parler sur un téléphone discret où nous pourrions évoquer tous les problèmes de procédure qui pourraient se poser sans prendre le risque d’écoutes sauvages".

La menace d’un procès avant la présidentielle s’est éloignée

Bien que jugeant ces "précautions un peu superfétatoires", il accepte. Déroulant sa partition de victime, il explique alors : "Je ne suis pas paranoïaque et j’étais loin d’imaginer tout ce qui allait m’arriver dans les quatre années à venir, où la réalité dépassa de loin la fiction. Ce n’est pas que j’ai été écouté, c’est que j’ai été constamment écouté".

Pour démontrer sa bonne foi, il met en avant le fait d’avoir confondu un conseiller-rapporteur de la Cour de cassation avec celui de l’avocat général. "Toute pensée d’organisation dans ma tête est contredite par cette écoute", lâche l’ex-président.

Le travail des juges est bientôt terminé. Selon Le Monde, ce dossier sera clôturé après une ultime confrontation générale qui devrait être organisée dans les prochaines semaines. Néanmoins, l’éventuel renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy ne pourra intervenir avant le début de l’année 2017. Et compte-tenu des délais de procédure et du retard accumulé à cause des multiples recours déposés par Thierry Herzog, si procès il y a, il n’aura jamais lieu avant l’élection présidentielle. 


La rédaction de TF1info

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