Affaire du petit Grégory : les trois gardes à vue des proches de la petite victime prolongées

M.V et W.M
Publié le 15 juin 2017 à 9h03, mis à jour le 16 juin 2017 à 16h47
Affaire du petit Grégory : les trois gardes à vue des proches de la petite victime prolongées

JUSTICE - Les gardes à vue des membres de la famille du petit Grégory ont été prolongées ce jeudi. Les gendarmes disposent désormais de 48 heures pour lever 32 ans de mystère...

L'interrogatoire des membres de la famille de Grégory Villemin se poursuit. Les gardes à vue ont en effet été prolongées ce jeudi, a appris LCI de source proche de l'enquête. Marcel Jacob, l'oncle maternel du père de l'enfant (Jean-Marie Villemin), et son épouse Jacqueline ainsi que Ginette Villemin, une belle-sœur de Jean-Marie, sont entendus depuis mercredi matin par les gendarmes de la section de recherche de Dijon après leurs arrestations à leur domicile dans les Vosges. Les grands-parents de l'enfant, Monique et Albert Villemin, ont pour leur part été entendus en audition libre mercredi. 

Ces gardes à vue se déroulent sous la qualification de "complicité d'assassinat, non-dénonciation de crime, non-assistance à personne en danger et abstention volontaire d'empêcher un crime". Elles "visent des personnes très proches du coeur de l’affaire, ont pour but d’éclaircir certains points et d’apporter des réponses à des questions posées, parfois de longue date, par des zones d’ombre de la procédure", avait indiqué mercredi dans un communiqué Jean-Jacques Bosc, procureur général de la cour d'appel de Dijon. 

A la recherche du corbeau

Selon nos informations, Murielle Bolle, la belle-sœur de Bernard Laroche, a par ailleurs été convoquée à la gendarmerie pour un prélèvement d’empreintes. C’est elle qui, au tout début de l'enquête, avait témoigné contre Bernard Laroche avant de se rétracter. Ce cousin de Jean-Marie Villemin et neveu de Marcel Jacob avait été inculpé d'assassinat, un temps incarcéré, avant d'être remis en liberté en février 1985. Convaincu de sa culpabilité, le père du petit Grégory l'abattait d'un coup de fusil de chasse un mois plus tard. Un meurtre pour lequel il sera condamné en 1993 à 5 ans de prison dont un avec sursis.

Ces interpellations sont "le fruit d'expertises en écritures et de recoupement des emplois du temps des différents protagonistes", résume une source proche du dossier à LCI. Trente-deux ans après la découverte du corps du petit Grégory, qui avait 4 ans, dans les eaux glacées de la Vologne, les enquêteurs ont repris ce dossier tentaculaire depuis le début. De nouveaux recoupements ont été réalisés à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) à Pontoise par les gendarmes spécialisés dans les "cold case". Le logiciel d'analyse criminelle Anacrim a permis de poser "un regard neuf sur la procédure". La chronologie des jours ayant précédé et suivi le crime, de façon à positionner dans l'espace et dans le temps l'ensemble des protagonistes, a pu être reconstituée. 

Expertises en écritures et emplois du temps

Les enquêteurs se sont notamment penchés sur ce mystérieux "corbeau" qui avait revendiqué le meurtre dans des lettres envoyées aux parents de Grégory. Marcel Jacob avait un temps été soupçonné d'être le maître-chanteur avec son épouse. L'incertitude planait quant à son emploi du temps au moment du crime. Outre les missives envoyées aux parents, les gendarmes se sont également ntéressés aux menaces écrites envoyées au juge Simon qui avait repris l'enquête à zéro. 

L'ensemble de ce travail a permis de mettre au jour certaines incohérences sur lesquelles les trois gardés à vue sont désormais interrogés. Les enquêteurs restent convaincus que le meurtrier du garçonnet a agi par vengeance sur fond de jalousie dévorante qu'il entretenait à l’égard du père de Grégory, Jean-Marie Villemin. Un homme qui avait été surnommé "le chef" et qui avait réussi socialement quand d'autres membres de la famille avaient eux échoué. Des perquisitions ont eu lieu mercredi chez les gardés à vue, des documents y ont été saisis. Leurs auditions se poursuivent ce jeudi. Seront-elles décisives ? Déboucheront-elles sur un nouvel échec ? Le compte à rebours a commencé. Les gendarmes disposent désormais de 48 heures pour lever 32 ans de mystère. 


M.V et W.M

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