ENQUÊTE - Une reconstitution de la disparition de Maëlys est prévue ce lundi soir dans les départements de l'Isère et de Savoie, en présence de Nordahl Lelandais, qui a avoué avoir tué la fillette par "accident" dans la nuit du 26 au 27 août 2017. Le suspect devrait être conduit à Pont-de-Beauvoisin puis à Domessin et sur les lieux où il a abandonné lei corps de la fillette. L'objectif est de confronter son récit à une réalité de terrain.
Confronter la version du suspect à la réalité du terrain. C’est l’enjeu de la reconstitution prévue ce lundi soir dans l’enquête sur la mort de Maëlys. Nordahl Lelandais, mis en examen pour le meurtre de l'enfant de 8 ans, doit être extrait de sa cellule de Saint-Quentin-Fallavier pour être conduit jusqu'à la salle polyvalente de Pont-de-Beauvoisin (Isère), lieu du mariage où la fillette a été enlevée dans la nuit du 26 au 27 août 2017.
Aux côtés du suspect, les juges d’instruction grenoblois en charge du dossier, les enquêteurs, les avocats prendront ensuite la route de Domessin (Savoie), lieu de résidence de Nordahl Lelandais et de ses parents et où, selon son récit, il a déposé le corps de l’enfant près d’un cabanon. Le convoi prendra ensuite la direction d'un chemin forestier à Attignat-Oncin où l’ancien militaire de 35 ans a abandonné le corps.
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La thèse accidentelle ne convainc pas les parents
Après six mois de silence et de dénégations, Nordahl Lelandais confronté à des éléments accablants avait fini par reconnaître avoir tué Maëlys de manière "involontaire". Selon sa version, il voulait emmener la petite fille chez lui pour lui montrer ses chiens mais durant le trajet, elle aurait paniqué et crié. Nordahl Lelandais lui aurait alors asséné un "coup avec le revers de la main" sur le visage et constaté qu’elle ne respirait plus.
Un scénario qui ne convainc ni les parents de la petite fille ni les enquêteurs qui s’interrogent sur le mobile du crime à la lumière des dernières révélations sur cet ancien maître-chiens. Soupçonné également de l’assassinat du caporal Arthur Noyer, Nordahl Lelandais a été récemment mis en examen pour l’agression sexuelle d’une de ses petites cousines âgée de 6 ans.
"Une étape importante"
La reconstitution dans les mêmes conditions qu’au moment des faits doit permettre de confronter le récit du suspect à une réalité matérielle, de calculer les différents allers-retours qu’il a effectués entre la salle des fêtes et son domicile, de comprendre si son parcours est possible, de vérifier la temporalité et la topologie des lieux... Faut-il s’attendre à de nouvelles révélations ? "Tout est possible. Quoi qu'il arrive, la reconstitution reste une étape importante de l’instruction. Elle permet parfois de faire émerger certaines incohérences, comme une route qui n’existerait pas, un chemin impraticable (etc.) et de mettre ainsi le suspect face à une réalité matérielle", explique une source proche de l’enquête à LCI.
"Le fait de conduire le suspect sur place peut aussi parfois être un moment déclencheur, qui permet de libérer la parole ou de faire remonter des souvenirs, poursuit notre source, tout en s'interrogeant : Nordahl Lelandais voudra-t-il coopérer ? Pour l’heure, il s’est limité à des aveux partiels".
Pour permettre aux juges d’instruction de travailler dans les conditions optimales, un important dispositif de sécurité sera mis en place ce lundi soir. Quelque 200 gendarmes seront déployés et certains axes routiers des deux départements coupés à la circulation dans la nuit de lundi à mardi.