AFFAIRE PENELOPE - Plus d'un an et demi après le début de l'affaire Fillon, une première condamnation est tombée. Il s'agit de Marc Ladreit de Lacharrière, ex-propriétaire de "La Revue des Deux Mondes". Il a été condamné à une peine de sursis et à 375.000 euros d'amende pour abus de bien sociaux à la suite d'une procédure de plaider-coupable.
Il avait privilégié le "plaider-coupable", au milieu du mois d'octobre. L'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, patron de la société Fimalac et propriétaire de La Revue des Deux Mondes a été condamné, mardi 11 décembre, à huit mois de prison avec sursis et 375.000 euros d'amendes pour abus de biens sociaux. Il s'était présenté au tribunal de grande instance de Paris dans le cadre des poursuites entamées par le parquet national financier pour avoir accordé un emploi de complaisance (ou emploi fictif) à Penelope Fillon, l'épouse de François Fillon.
Pas d'inscription au casier judiciaire
Entre mai 2012 et décembre 2013, cette dernière avait bénéficié d'un contrat rémunéré à hauteur de 135.000 euros, à la demande de François Fillon, cette dernière occupant le poste officiel de "conseillère littéraire" pour un travail au mieux surévalué, au pire fictif. Lors de l'audience, Marc Ladreit de Lacharrière, qui est dispensé d'inscription de peine sur son casier judiciaire, a indiqué "regretter" de "n'avoir pas suivi suffisamment bien les travaux de Penelope Fillon", tout en affirmant "ne pas vouloir fuir ses responsabilités".
Marc Ladreit de Lacharrière accepte la peine de 8 mois d'emprisonnement avec sursis, 375 000 euros d'amende. dispense d'inscription au casier judiciaire. — sara ghibaudo (@saraghibaudo) 11 décembre 2018
Marc Ladreit de Lacharrière: "Je regrette bc de n’avoir pas suivi suffisamment bien les travaux de Pénélope Fillon, parce que j'étais très pris par mes activités, je le regrette énormément, je ne veux pas fuir mes responsabilités". — sara ghibaudo (@saraghibaudo) 11 décembre 2018
Cette peine n'est pas une surprise puisque, dans le cadre d'une procédure de plaider-coupable, la peine est connue, proposée - en l'occurrence par le parquet national financier - et acceptée à l'avance par la personne poursuivie.
Cette condamnation met fin à un épisode judiciaire entamé en mai 2017, au lendemain de l'élection présidentielle, dont François Fillon était le grand favori. Jusqu'à ce que plusieurs soupçons d'emplois fictifs pesant sur Penelope Fillon ne ruinent sa campagne. L'autre volet de cette affaire, qui bouleversa le monde politique et favorisa l'ascension d'Emmanuel Macron, concerne son poste d'attachée parlementaire auprès de son époux et son successeur comme député de la Sarthe. Le parquet financier, dont deux magistrats étaient présents mardi 11 décembre à l'audience, doit rendre prochainement ses conclusions, a rappelé une journaliste de France Inter présente sur place.