FAUTE - Après l’attaque au couteau d’octobre 2017 à Marseille, les parents des deux jeunes victimes annoncent jeudi vouloir attaquer l’État en justice.
En octobre 2017, Marseille pleurait deux jeunes victimes. Un an après, ce jeudi 4 octobre, leurs parents veulent porter plainte. Car selon eux, Mauranne et Laura, âgées de 21 et 20 ans, tuées à coups de couteau, ont été victimes d’une "véritable faute avérée".
Le 1er octobre 2017, deux jeunes cousines se retrouvaient devant le parvis de la gare Saint-Charles. Mauranne, originaire d’Eguilles, dans le pays d’Aix était étudiante en médecine à Marseille. L’autre vivait près de Lyon, où elle faisait des études d’infirmières. De jeunes vies auxquelles Ahmed Hanachi a mis fin. Tunisien âgé de 29 ans, l’assaillant était pourtant connu par la police pour des antécédents de droit commun. Notamment pour des vols et des infractions à la loi sur les étrangers. Il était d’ailleurs en situation irrégulière au moment des faits. Et avait été remis en liberté la veille de l’attaque après un vol à l’étalage dans un centre commercial de Lyon.
Il s'agit d'un véritable faute avérée
Parents de Mauranne et Laura
Les quatre parents ont donc annoncé vouloir attaquer les institutions de l’État au tribunal administratif de Lyon, selon une information dévoilée par M6. "Nous avons l’impression que l’État cherche à minimiser sa responsabilité en ne parlant que de dysfonctionnements graves du dispositif d’éloignement. Pour nous, il s’agit d’une véritable faute avérée", ont ainsi affirmé les parents à la chaîne de télévision.
A l’époque des faits, un rapport avait été confié à l’Inspection générale de l’administration par Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur. Les résultats pointaient déjà du doigt de "graves dysfonctionnements" au sein de la préfecture du Rhône. Notamment une erreur de "jugement" de l'agent de permanence, qui n'avait pas rappelé les services du centre de rétention pour savoir si une place s'était libérée dans l'après-midi où Ahmed Hanachi avait été arrêté sans papiers, l'obligeant à le laisser partir.
Mais ne constituant pas une faute professionnelle en soi, l'administration n'a pas pu lui faire porter toute la responsabilité. Dès le lendemain, c'est donc toute l'équipe de la préfecture qui avait été profondément renouvelée. Le gouvernement avait alors mis fin aux fonctions du préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Henri-Michel Comet.