Enfants fauchés à Lorient : la justice ordonne la remise en liberté de la passagère du chauffard

Publié le 5 juillet 2019 à 11h58, mis à jour le 5 juillet 2019 à 12h08

Source : JT 20h Semaine

JUSTICE - La passagère de la voiture ayant fauché deux enfants à Lorient le 9 juin, va être remise en liberté sur décision de la Cour d'appel de Rennes.

Gaëlle, la passagère du véhicule qui a percuté et tué un enfant de neuf ans à Lorient le 9 juin dernier, a été entendue jeudi lors d'une audience d'appel de son placement en détention provisoire. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes s'est ensuite réunie pendant plus d'une heure pour examiner sa demande. La décision rendue ce vendredi matin exige sa remise en liberté et son placement sous contrôle judiciaire strict, comportant notamment l'interdiction d'entrer en contact avec Kylian, le conducteur du véhicule.

Un décision à l'encontre du souhait de l'avocat des familles

Gaëlle, 21 ans, a été mise en examen pour non assistance à personne en danger, pour lequel elle encourt une peine maximale de sept ans de prison. Elle avait été arrêtée le 12 juin à Caudan, dans le Morbihan, non loin des lieux du drame, après s'être présentée spontanément au domicile d'un particulier après trois jours de cavale. L'avocat des familles, Me Philippe Courtois, redoutait la décision de la cour d'appel et avait expressément demandé qu'elle reste en détention "toute la durée de l'instruction".

"Nous prenons acte, cette décision me surprend, les familles sont plus que meurtries, elles ont l'impression qu'on leur a retiré une deuxième fois leur enfant", a réagi Me Philippe Courtois, avocat des familles. Il reproche à la jeune femme son manque de cohérence dans les déclarations faites aux enquêteurs. "Nous avons une personne mise en examen qui conteste les faits, son implication, sa responsabilité, et nous a encore livré une énième version de l'accident avec des éléments nouveaux", avait-t-il déclaré à l'issue de l'audience d'appel. Estimant son comportement "assez détestable", il avait déclaré espérer sincèrement que sa demande soit refusée "pour permettre à l'enquête de se poursuivre, avec des confrontations, des expertises, une reconstitution". Contactée par l'AFP, l'avocate de la passagère, Me Élodie Grelot, n'a pas souhaité faire de commentaire.

Les familles ont l'impression qu'on leur a retiré une deuxième fois leur enfant
Maître Philippe Courtois, avocat des familles

L'accident est survenu le dimanche 9 juin après un refus d'obtempérer du conducteur, alors que le véhicule était suivi à distance par la gendarmerie. La voiture a percuté une voiture en sortie de rond-point, sans faire de blessé, avant de faucher sur un trottoir un enfant de neuf ans, tué sur le coup, et son cousin de sept ans, grièvement blessé.

Le chauffard, Killian, 20 ans, a été arrêté à Lanester le 18 juin et écroué le soir-même. Il est poursuivi pour homicide et blessures involontaires aggravés et encourt 10 ans de prison. La relation entre les deux accusés est au centre des attentions des enquêteurs, puisque la passagère avait déposé plainte en 2018 pour harcèlement contre le conducteur, qui était par ailleurs son ex-petit ami.

"Il y a trop de zones d'ombre, d'incohérences, de contradictions. On a deux protagonistes qui ne disent pas la même chose et se renvoient la balle. Il est important de les avoir à disposition et de les confronter. Est-ce qu'ils ont été aidés ? Comment ils ont été aidés ? Nous devons la vérité aux familles", a déclaré Me Courtois, précisant que Gaëlle devait aussi pouvoir "être protégée d'elle-même" et "ne pas rentrer en contact avec les autres membres de cette cavale".


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info