"Pitié, aidez moi à rentrer" : Djamila Boutoutaou, djihadiste condamnée à la perpétuité en Irak, espère son retour en France

Publié le 22 avril 2018 à 19h20, mis à jour le 22 avril 2018 à 20h35
"Pitié, aidez moi à rentrer" : Djamila Boutoutaou, djihadiste condamnée à la perpétuité en Irak, espère son retour en France

EXCLUSIF SEPT A HUIT - Djamila Boutoutaou a été condamnée à la prison à perpétuité par un tribunal irakien le 17 avril. Cette Française estime avoir été dupée par son mari Mohamed avec qui elle s’est rendue en Syrie. "Sept à huit" était avec la jeune femme au moment du verdict. La France, de son côté, ne prévoit pas d’accéder à ses demandes de rapatriement.

L’audience n'a duré que 25 minutes dans un procès à la chaîne où de nombreuses femmes ont été condamnées. La peine tombe : 20 ans de prison incompressible. "Pourquoi est-ce que c’est moi. Qu’est ce qui va se passer ?" Djamila, 28 ans, est sonnée par la sentence. Elle est  la première Français condamnée en Irak pour appartenance à Daech. 

A Lille, sa mère Saîda se bat pour que sa fille rentre en France. Elle a lancé un appel au secours à Emmanuel Macron. Mais, pour l’heure, l’Etat n’envisage pas de rapatriement. Djamila a une fille de 2 ans et demi prénommée Khadidja. Elle estime avoir été dupée par son mari. "Je n’ai rien fait", explique-t-elle aux caméras de "Sept à huit" qui étaient présentes à l’audience.  Djamila assure avoir été séquestrée et forcée de se rendre dans les territoire alors administrés par Daech : Raqqa en Syrie puis Mossoul en Irak. Son mari est mort au combat. Son fils aurait également péri dans les bombardements. "Je regrette de m’être mariée avec lui. Pour moi, c’était un monstre", explique Djamila peu avant son transfert à Bagdad. 

Devant la cour, ses dénégations n'ont servi à rien. Selon son avocat irakien (qui n'a eu que 15 mn pour instruire le dossier), Djamila aurait avoué avoir reçu des salaires de Daech, une preuve de son appartenance à Daech. 

Victime ou active dans Daech ?

Victime ou active dans Daech ? Djamila fait l’objet d’une enquête en France pour association de malfaiteur avec une entreprise terroriste. Ses avocats français tentent de la faire revenir. En vain pour l'instant.  

Djamila, elle, a lancé un appel au secours. "On est 130 dans une cellule de 30 m². La nourriture c’est 2 fois par jour. Une barquette de riz pour six personnes. Pitié, aidez-moi à rentrer. C’est la seule chose que je demande", explique-t-elle, hors caméra, aux journalistes de "Sept à huit". 

La mère de Djamila se dit prête désormais à recueillir sa petite-fille Khadidja. Sans réponse pour l'instant. 


La rédaction de TF1info

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