RUE DE TREVISE - Un rapport d'expertise a confirmé ce lundi la mise en cause de la ville de Paris dans l'explosion de la rue de Trévise de janvier 2019, qui avait fait quatre morts et 66 blessés.
La ville de Paris a une nouvelle fois été mise en cause dans l'explosion de l'immeuble de la rue de Trévise (9e arrondissement) qui avait fait quatre morts, dont deux pompiers, et 66 blessés le 12 janvier 2019 au petit matin. Après les premières conclusions d'un document provisoire et rendu public en décembre relevant des "manquements" du service de voirie de la ville de Paris ainsi que d'une entreprise de travaux publics, cette fois, c'est un rapport d'expertise commandé par la justice qui confirme la responsabilité de la municipalité dans l'accident.
Celui-ci pointe un "défaut de vigilance et de technicité de la voirie" et estime que "l'explosion aurait pu être évitée" si la cause de l'affaissement du trottoir devant l'immeuble où elle s'est produite avait été recherchée en amont par la ville de Paris.
La ville, le syndic de copropriété et l'entreprise de BTP
Dans ce rapport définitif daté du 30 mai 2020, les quatre experts judiciaires mandatés par les juges d'instruction en charge d'une enquête pour homicide et blessures involontaires confirment donc leurs précédentes conclusions en pointant la responsabilité de la municipalité. Mais celle-ci n'est pas, selon eux, la seule responsable dans la survenance de l'explosion : les experts mettent aussi en cause le syndic de copropriété de l'immeuble, qui aurait dû faire "procéder en urgence à la réparation du collecteur d'eaux usées de l'immeuble, le plus rapidement possible après sa mise en évidence le 25 novembre 2015".
L'entreprise de travaux publics prend également sa part de responsabilité dans ce rapport, puisqu'elle aurait du établir, lors des travaux sur le trottoir effectués en novembre 2016, "que le vide sous le revêtement du trottoir révélait une instabilité du sol dont il convenait de rechercher la cause".
Sollicitée par l'AFP, la mairie de Paris la mairie a déclaré "prendre acte" de ce rapport et vouloir apporter "les explications utiles au juge d’instruction afin de participer à la manifestation de la vérité". Me Olivier Morice, avocat de cinq des parties civiles dans ce dossier, espère quant à lui une mise en examen de la ville, au vu de son "rôle prépondérant dans la survenue du sinistre".