Gendarme mortellement percuté en Gironde : l'adolescent mis en examen pour homicide involontaire

Publié le 6 février 2018 à 19h49, mis à jour le 6 février 2018 à 20h00
Gendarme mortellement percuté en Gironde : l'adolescent mis en examen pour homicide involontaire

ENQUÊTE - L'adolescent de 15 ans a été mis en examen pour "homicide involontaire" sur personne dépositaire de l'autorité publique, après la mort d'un gendarme à Salles (Gironde). Le militaire avait été percuté par un jeune homme en moto-cross qui avait refusé d'obtempérer lors d'un contrôle de vitesse dimanche. La qualification criminelle, souhaitée par le ministère public, a été abandonnée.

L'adolescent "a reconnu avoir vu le gendarme" et "ne pas avoir obtempéré ni tenté de l'éviter". C'est ce qu'a indiqué ce mardi  dans un communiqué de presse le parquet de Bordeaux, qui avait ouvert une information judicaire pour "homicide volontaire sur personne dépositaire" après la mort d'un adjudant de 46 ans de la brigade de Belin-Beliet. La piste criminelle a finalement été abandonnée et l'adolescent a été mis en examen pour "homicide involontaire aggravé par un manquement délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence, refus d'obtempérer et refus d'obtempérer aggravé", des délits pour lesquel la peine maximale encourue est de 7 ans.

Dimanche, l'homme de 46 ans, qui était chargé de tenir le radar destiné à mesurer la vitesse des usagers sur une route départementale à Salles (Gironde), avait été percuté de plein fouet par un jeune de 15 ans circulant sur une moto-cross. Transporté dans un état critique au CHU de Bordeaux, ce militaire marié et père de trois enfants a succombé à ses blessures lundi soir. 

Refus d'obtempérer

Le jeune motard avait été hospitalisé dans un premier temps pour une fracture du poignet avant d'être placé en garde à vue pour tentative d'homicide. Les premiers élements de l'enquête avaient révélé qu'il n'était ni alcoolisé ni sous l'emprise de la drogue. Mais les témoins avaient indiqué qu'il roulait à une vitesse excessive et qu'il n'avait ni freiné avant l'impact, ni tenté de manoeuvre d'évitement.

Selon le procureur adjoint de Bordeaux, Gérard Aldigé, le jeune homme a reconnu au cours de son audition qu'il avait refusé de s'arrêter et n'avait pas tenté d'éviter le militaire. "Il a par ailleurs admis avoir acquis ce cyclomoteur en sachant que sa cylindrée avait été augmentée à environ 88 cm3. Son véhicule n'était pas homologué pour circuler sur la voie publique", précise-t-on de même source. 

"Immense tristesse"

Si son casier judiciaire est vierge, l'adolescent devait comparaître prochainement devant un juge des enfants pour des faits de dégradations et de violation de domicile.  Alors que le procureur de la République réclamait une qualification criminelle, le magistrat instructeur en a décidé autrement. Outre la mise en examen, "il a par ailleurs décidé de son placement sous contrôle judiciaire avec interdiction de conduire un véhicule terrestre à moteur, obligation de suivre un enseignement, de se soumettre à des soins et de répondre aux convocations de la protection judiciaire de la jeunesse", a indiqué dans la soirée le parquet de Bordeaux.

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, avait de con sôté fait part de son "immense tristesse" et adressé "ses plus sincères condoléances" à la famille et aux collègues du gendarme décédé. 


La rédaction de TF1info

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