JUSTICE - Après 10 ans de procédures judiciaires, 4 policiers sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour coups et blessures involontaires, selon l'avocat de la plaignante. Celle-ci avait perdu un œil après avoir reçu un éclat de grenade de désencerclement en marge d'une manifestation anti-Sarkozy en mai 2007.
Le 16 mai 2007, dix jours après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence, une étudiante en médecine de 23 ans, Maud Caretta recevait un éclat de grenade de désencerclement en marge d'une manifestation contre le nouveau chef de l'Etat, à Grenoble. En conséquence, elle avait perdu son oeil gauche et l'odorat. Ce jeudi, plus de 10 ans après les faits, quatre policiers ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour coups et blessures involontaires, selon l'avocat de la victime.
Comme le raconte Le Dauphiné, les forces de l'ordre tentaient alors de maîtriser une manifestation non-autorisée à laquelle s'étaient joints des casseurs. Une manifestation à laquelle la jeune femme avait toujours nié avoir participé.
"Pour Maud Caretta, qui est aujourd’hui psychiatre et qui a donc réussi ses études en dépit de ce traumatisme et d’une douzaine d’opérations, cette décision est un soulagement immense. Nous allons enfin peut-être savoir ce qu’il s’est passé et peut-être même qui a tiré cette grenade de désencerclement", a affirmé Me Gerbi, son avocat.
Ce dernier poursuit, dans Le Dauphiné : "L’instruction de base régissant l’utilisation de ce type de grenade, c’était qu’il s’agissait d’une arme d’autodéfense, pas de dispersion. Or, nous estimons qu’elle a été utilisée dans ce dernier cadre. Selon nous, il n’y a pas eu de proportionnalité dans la riposte par rapport à la menace."
Trois des quatre policiers renvoyés devant la justice avaient été mis en examen en 2008 pour ces faits, rappelle France 3. Mais à la fin de la première instruction, en 2013, seul le commissaire responsable de leur unité avait été renvoyé devant le tribunal correctionnel. En septembre 2017, la Cour de cassation ordonne le renvoi de l'affaire devant la chambre d'instruction. Finalement, cette dernière a tranché le 29 décembre et décidé de juger les 4 policiers. Une décision qui ne peut pas faire l'objet d'un pourvoi en cassation, précise Le Dauphiné.