Incendie de la cathédrale de Nantes : le bénévole placé en détention après des aveux

INVESTIGATIONS - Le bénévole déjà entendu la semaine dernière dans l'enquête sur l'incendie de la cathédrale de Nantes a été mis en examen et placé en détention. Lors de son interrogatoire, il a avoué avoir allumé trois feux.
Une semaine après l'incendie dans la cathédrale de Nantes, la piste criminelle se confirme. Le premier suspect entendu par les enquêteurs après le sinistre a été de nouveau placé en garde à vue samedi 25 juillet avant d'être mis en examen pour "dégradations, détériorations ou destruction du bien d'autrui par incendie". ll a été écroué dans la nuit. Selon son avocat contacté par LCI, ce suspect - un Rwandais de 39 ans - a avoué sa responsabilité dans l'incendie lors de son interrogatoire.
Selon le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès, cité par Presse Océan, le suspect aurait reconnu avoir allumé trois feux dans l'édifice : "sur le grand orgue, le petit orgue et dans un panneau électrique". "Mon client a coopéré", a affirmé au quotidien Presse-Océan l'avocat du mis en examen, Me Quentin Chabert. "Il regrette amèrement les faits et évoquer cela a été pour lui une libération. Mon client est aujourd'hui rongé par le remords et dépassé par l'ampleur qu'ont pris les événements", assure-t-il.
Outre les aveux du suspect, les enquêteurs disposent d'indices précieux : selon nos informations, la police scientifique a découvert des traces d'hydrocarbures dans l'édifice. Par ailleurs, l’analyse des images de vidéoprotection montreraient l’individu quittant la cathédrale quelques minutes avant les premiers appels aux pompiers.
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Passible de 10 ans de prison
Ce bénévole avait rapidement été entendu par les enquêteurs car il était "chargé de fermer" le bâtiment la veille précédent l'incendie qui a ravagé une partie de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul et son orgue centenaire. Il avait ensuite été remis en liberté le dimanche soir, "sans aucune poursuite", tandis que la police scientifique tentait toujours de déterminer l'origine du sinistre. "Il n'est pas impliqué dans la commission des faits", avait alors déclaré le procureur.
Dans un premier temps, l'individu avait essentiellement été entendu afin de "préciser certains éléments de l'emploi du temps de cette personne", les "développements de l'enquête" ont finalement conduit à sa nouvelle interpellation.
Car il y a une semaine encore, de nombreuses questions se posaient sur l'origine de l'incendie. Notamment car aucune trace d'effraction au niveau des accès extérieurs n'avait été constatée. Mais, depuis, une "vingtaine d'enquêteurs" est venue en renfort, ainsi que le service de l'identité judiciaire de Rennes, qui a procédé à l'audition de plus de "trente personnes". Les ingénieurs du laboratoire central de la Préfecture de police de Paris ont quant à eux procéder à "toutes constatations, prélèvements et analyses" utiles.
Le suspect risque une peine de 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.
Le grand orgue détruit
En dehors du grand orgue dont "très peu, voire pas du tout d'éléments seront sauvables", selon Philippe Charron, responsable du pôle patrimoine à la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles), "la plupart des œuvres ont étésauvées" et sont remisées "notamment dans le château de Nantes".
On va compter en semaines la mise en sécurité du site, (...) en mois l'investigation qui va se faire pierre par pierre" et, concernant la durée du chantier de reconstruction précédé d'une phase d'études, "là, l'unité sera plutôt l'année", a estimé M. Charron. L'État "prendra toute sa part" dans la reconstruction, a promis le Premier ministre Jean Castex, venu à Nantes féliciter les sapeurs-pompiers le jour de l'incendie.
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