INFO LCI - Un photographe de mode désormais visé par 17 plaintes pour viols et agressions sexuelles

Anaïs Condomines
Publié le 10 janvier 2018 à 8h30
INFO LCI - Un photographe de mode désormais visé par 17 plaintes pour viols et agressions sexuelles
Source : AFP

JUSTICE - Le photographe de mode Salim B., déjà mis en examen pour des faits de viols, d'agressions sexuelles et d'atteintes sexuelles, voit les charges pesant contre lui s'alourdir. Selon nos informations, quatre jeunes femmes supplémentaires ont déposé plainte, portant à dix-sept le nombre de plaignantes.

On savait le photographe de mode Salim B. visé par treize plaintes de femmes pour viols, agressions sexuelles et atteintes sexuelles. Mais le dossier s'est encore étoffé depuis le printemps 2017, date à laquelle l'affaire a fait la une des journaux. Ainsi, le photographe de 32 ans se retrouve, d'après un réquisitoire supplétif datant de l'été dernier, mis en examen pour viols, agressions sexuelles et atteintes sexuelles suite à quinze plaintes, selon nos informations. Il est également placé sous le statut de témoin assisté dans le cadre de deux autres plaintes. Ce qui porte, à date, le nombre de plaignantes, dans cette affaire, à dix-sept. Les dernières plaintes portent sur des faits de viols et d'agression sexuelle survenus entre avril 2015 et mai 2016.

Ce dossier tentaculaire émèrge courant mai 2015. C'est à ce moment-là qu'est déposée la première plainte à l'encontre de Salim B., pour des faits de viols commis le 7 janvier de la même année sur une jeune femme alors âgée de 23 ans, étudiante américaine, lors d'une séance photo alcoolisée. Par la suite, d'autres plaintes sont déposées coup sur coup : en février, en mai puis en octobre 2016, trois femmes, apprenties mannequin, comédiennes ou étudiantes, relatent auprès de la police des faits similaires.

Une affaire hors normes ?

Car le mode opératoire du violeur présumé ne semble jamais varier : présent sur les réseaux sociaux, le photographe contacte ou est approché directement par des jeunes femmes, auxquelles il propose de passer dans son studio, situé dans le 20e arrondissement de Paris, pour un "shooting", avec de la musique et un peu d'alcool. Les plaignantes assurent que, une fois sur place, alors qu'elles ont ingéré de l'alcool fort, elles sont embrassées et touchées par le photographe malgré leurs protestations.  L'une assure qu'elle s'est sentie obligée de lui pratiquer une fellation, une autre rapporte avoir subi un cunnilingus alors qu'elle repoussait ses avances. Une jeune femme explique aussi dans sa plainte avoir simulé un orgasme face au photographe qui se masturbait dans la cuisine, afin de quitter le studio plus rapidement.

Une information judiciaire est ouverte en octobre 2016 et le suspect est inculpé peu de temps après. L'information, qui circule sur les réseaux sociaux, pousse d'autres femmes à porter plainte. Mais cette affaire qui compte désormais 17 plaignantes  ne serait pas pour autant "hors normes", selon les avocates des parties civiles : "Quand on est un prédateur sexuel, on ne fait pas qu'une seule victime" constate notamment Marjolaine Vignola, qui représente cinq plaignantes. "Il est vrai qu'il est peu fréquent qu'il y ait autant de femmes, c'est un peu une affaire 'balance ton porc' avant l'heure" dit-elle.

Martine Moscovici, elle aussi avocate de la partie civile, indique à LCI que ses clientes se sentent "coupables et honteuses de ne pas avoir détecté quel genre de type" se trouvait derrière ces propositions de rencontres.

De nouvelles confrontations à venir

Du côté de la défense, la position est claire : "Mon client clame totalement son innocence depuis qu'il est mis en cause", nous explique maître Adrien Gabeaud. "Dans d'autres dossiers, on peut voir des accusés nier les faits puis les reconnaître. Ce ne sera pas le cas. Lui dit n'avoir commis aucun acte délictuel ou criminel. Il admet un comportement plus qu'irrespectueux et avoir eu énormément de conquêtes. Il sait que c'est moralement condamnable mais il dit n'avoir jamais violé ni agressé quiconque" poursuit l'avocat, qui souhaite pour son client "la même qualité d'écoute que celle qui est offerte aux plaignantes, de la part de l'autorité judiciaire" ainsi qu'une remise en liberté éventuelle. Cette dernière demande a toujours été refusée, jusqu'ici. 

Pour l'heure, l'instruction se poursuit et devrait durer encore plusieurs mois : d'après nos informations, de nouvelles confrontations entre le mis en cause et des victimes sont prévues pour ce début d'année, entre fin janvier et début février.


Anaïs Condomines

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