JUSTICE - La guerre de tranchées se poursuit dans l'affaire de la succession de Johnny Hallyday : alors que les parties ont écarté ce jeudi la voie d'une médiation judiciaire, et qu'une prochaine audience est prévue le 22 novembre, Me Ardavan Amir-Aslani, l'avocat de Laeticia Hallyday, et Pierre-Olivier Sur, l'avocat de Laura Smet, sont venus clarifier la situation sur le plateau de LCI.
Souffler le chaud et le froid. Depuis le début de la procédure engagée par les aînés de Johnny Hallyday, qui s'estiment déshérités par le testament de leur père, les deux camps se renvoient la balle sans trouver d'issue acceptable. Dernier rebondissement ce jeudi. Les deux camps avaient rendez-vous au tribunal de Nanterre pour déterminer les suites de la procédure. Résultat, une médiation judiciaire - qui aurait permis d'éviter un procès - a été proposée, mais "aucun accord n'a été trouvé", a-t-on indiqué de source judiciaire. Un échec imputé par les avocats des deux enfants du chanteur à un refus de sa veuve.
"C'est une grande tristesse d'apprendre que la partie adverse refuse la médiation et fait un incident de procédure. La
partie adverse prend la responsabilité d'installer un conflit qui sera long et destructeur", a déclaré à Reuters Me Emmanuel
Ravanas, avocat de Laura Smet, à l'issue de l'audience.
L'avocat de Laeticia Hallyday, Me Ardavan Amir-Aslani, invité ce jeudi soir sur LCI, a réfuté cependant cette version: "Nous n'avons pas aujourd'hui refusé une médiation définitivement. Comme je l'ai toujours dit, Laeticia ne rejettera pas une main tendue, encore faudrait-il qu'il y en ait une", a-il déclaré. "L'intention de négocier de la partie adverse était un pur artifice de communication sans aucune proposition concrète, ce que nous déplorons".
L'argent, le nerf de la guerre ?
"Notre objectif n'est pas d'encombrer les tribunaux pendant des années", a-t-il poursuivi. "Encore faut-il savoir ce que la partie adverse veut". Pour l'avocat de Laeticia Hallyday, les choses sont plus claires qu'elles n'y paraissent : les deux enfants du chanteur veulent de l'argent. "Ils veulent obtenir que Laeticia donne ce que l'artiste ne voulait pas donner. L'album n'est plus une question à l'ordre du jour. C'est très clairement une affaire d'argent. Qu'ils le disent ouvertement, comme ça, la France le saura", a-t-il insisté.
"Vous avez à chaque fois un double langage, celui pour les juges et celui pour l'opinion. Je crois que Laura n'est pas une femme d'argent", a renchérit Me Pierre-Olivier Sur, l'avocat de Laura Smet, également invité ce jeudi soir sur le plateau de LCI. "Le business est de l'autre côté de l'Atlantique. Le plus dur, pour une fille, c'est d'apprendre par voie de presse qu'elle est déshéritée. C'est humainement insupportable".
Depuis plusieurs mois, Laura Smet et David Hallyday contestent le testament de leur père, décédé en décembre à 74 ans des suites d'un cancer, considérant qu'il les déshérite au profit de sa veuve Laeticia et de ses deux filles cadettes. Les deux aînés estiment que le droit français, qui interdit de déshériter ses enfants, doit s'appliquer et non le droit américain, sous l'empire duquel le testament a été rédigé en 2014.
Souhaitant suspendre tout transfert financier, ils ont obtenu, le 13 avril, le gel d'une partie des avoirs de leur père - ses droits artistiques et deux de ses quatre propriétés - en attendant que le litige soit tranché sur le fond. Le rendez-vous de jeudi était la première étape de cette seconde procédure. Avant qu'elle ne s'engage, le tribunal devra donc d'abord déterminer s'il est
bien compétent, ce qui sera débattu lors d'une audience le 22 novembre.