L'ex-recruteur djihadiste Mourad Fares condamné à 22 ans de prison

Publié le 25 janvier 2020 à 13h15
L'ex-recruteur djihadiste Mourad Fares condamné à 22 ans de prison
Source : AFP

SYRIE - Revenu de Syrie en 2014 et arrêté en Turquie avant d'être remis à la France, l'ex-recruteur djihadiste Mourad Farès a été condamné vendredi soir à Paris à 22 ans de prison pour avoir incité des dizaines de jeunes à partir faire le djihad en Syrie, ainsi que pour y avoir dirigé un groupe de combattants francophones.

L'ex-recruteur djihadiste Mourad Fares a été condamné vendredi soir à 22 ans de réclusion criminelle pour avoir incité des dizaines de jeunes à partir faire le djihad en Syrie et pour y avoir dirigé un groupe de combattants francophones. A Paris, la cour d'assises spéciale a assorti cette condamnation, conforme aux réquisitions de l'avocate générale, d'une période de sûreté des deux tiers. La représentante de l'accusation avait appelé à sanctionner le rôle "déterminant"  de Mourad Fares dans le recrutement d'une "quarantaine" de djihadistes, et  l'absence d'un "réel repentir".

Mourad Fares, âgé de 35 ans, est resté impassible dans le box à l'énoncé du verdict. Ce dernier avait fui la Syrie à l'été 2014, un an après son arrivée. Pour la première fois depuis son placement en détention en France en septembre 2014, Mourad Fares avait exprimé vendredi ses "regrets", tout en se défendant d'avoir joué un rôle de premier plan dans son rôle de recruteur, concédant avoir pu "indirectement" inciter à des départs via ses vidéos de propagande et avoir "facilité" de nombreux passages en Syrie.

Une "quarantaine de personnes" incités au départ

La magistrate a toutefois estimé que Mourad Fares avait "une responsabilité plus importante que celle qu'il a accepté d'endosser". S'il a admis avoir fourni le contact d'un passeur à un groupe de dix Strasbourgeois entrés en Syrie mi-décembre 2013 - dont faisait partie Foued Mohamed-Aggad, l'un des futurs kamikazes du Bataclan -, Mourad Fares a nié avoir eu une quelconque influence sur leur départ.

"Qu'on appelle ça recruter, inciter, aider : il est un élément déterminant dans le départ des Strasbourgeois et un catalyseur pour de nombreux autres",  une "quarantaine de personnes" au total, avait appuyé la représentante de l'accusation. Selon elle,  l'accusé avait une "visibilité exceptionnelle" sur les réseaux sociaux, alors qu'une des ses vidéos appelant au djihad, réalisée dans le cadre d'une "propagande élaborée dès la fin 2012", a été visionnée par "200 à 300 000" personnes.

Mourad Fares, qui réfute avoir combattu en Syrie, a pour l'avocate générale "participé à des actions armées" au sein de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, devenu Etat islamique en 2014), avant de quitter l'organisation terroriste pour intégrer la brigade d'Oumar Diaby, affiliée au Front al-Nosra (ex-branche syrienne d'Al Qaida). Oumar Diaby, connu sous le nom d'Omar Omsen, qui n'est autre que le "mentor" de Fares et un un important recruteur de djihadistes.

La cour d'assises a également reconnu Mourad Fares coupable d'avoir "dirigé" au début de l'année 2014 cette brigade de jeunes combattants francophones, en l'absence d'Oumar Diaby, alors parti au Sénégal. Un rôle que l'accusé a contesté, reconnaissant une "participation active à une certaine logistique, essentiellement pour l'hébergement". Egalement condamné pour financement du terrorisme, Mourad Fares avait été arrêté en Turquie avant d'être remis à la France en septembre 2014 et collaboré avec les autorités.


La rédaction de TF1info

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