Mort d'Adama Traoré : le directeur de la gendarmerie nationale apporte son soutien à ses troupes

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Publié le 4 juin 2020 à 6h14, mis à jour le 4 juin 2020 à 7h08

Source : TF1 Info

MESSAGE - Au lendemain d’un rassemblement ayant réuni plus de 20.000 personnes à Paris pour demander justice pour Adama Traoré, mort en 2016 à la suite de son interpellation par des gendarmes, le directeur général de la gendarmerie nationale, Christian Rodriguez, a écrit à ses troupes pour leur exprimer son soutien et sa confiance.

"Ayez confiance en nos principes, ayez confiance en vous" : la démarche est rare, mais les circonstances auront poussé Christian Rodriguez à prendre la plume. Le directeur général de la gendarmerie nationale a adressé mercredi 5 juin un message aux quelques 100.000 gendarmes de France, alors que l’affaire Adama Traoré est de retour dans l’actualité. 

Si la mort de ce jeune homme de 24 ans le 19 juillet 2016 dans le Val-d’Oise après une interpellation musclée semble trouver un écho aux Etats-Unis dans le décès de George Floyd aux mains de la police le 25 mai dernier, pas question pour Christian Rodriguez de comparer les deux événements : "Jamais je ne céderai aux amalgames. Car non, les circonstances entourant le décès d’Adama Traoré en France et de George Floyd aux Etats-Unis ne sont comparables en rien !", écrit-il dans un texte que LCI a consulté.

"De même, jamais je ne laisserai passer ni s’imposer l’idée selon laquelle la gendarmerie serait un collectif violent et s’en prendrait à la population, pire, à une partie de la population. C’est un contresens absolu.", dit-il.

"Présomption d'innocence"

Dans son message, Christian Rodriguez exprime donc sa "confiance" (un terme répété six fois en une trentaine de lignes) dans les gendarmes impliqués dans le drame, et leur adresse son soutien "ainsi qu’à leurs familles". 

"Le respect de leur présomption d’innocence est un principe indépassable, déclare-t-il. Je rappelle également que l’intervention de nos camarades s’est faite dans un cadre légitime et sous la direction des magistrats." Le directeur général de la gendarmerie nationale note par ailleurs que la mort d’Adama Traoré "fut suivie de plusieurs nuits d’émeutes, de dizaines de coups de feu contre les forces de l’ordre, au cours desquelles les gendarmes ne cédèrent à aucune provocation" : "Cela constitue la meilleure réponse à nos détracteurs", dit-il. 

De même, jamais je ne laisserai passer ni s’imposer l’idée selon laquelle la gendarmerie serait un collectif violent et s’en prendrait à la population, pire, à une partie de la population. C’est un contresens absolu.
Christian Rodriguez

Une nouvelle expertise médicale réalisée à la demande de la famille d’Adama Traoré n’en met pas moins en cause la version officielle, pointant du doigt la responsabilité des gendarmes dans la mort du jeune homme. Dévoilée mardi 2 juin, elle considère que la mort d’Adama Traoré est bien due au plaquage ventral effectué par les forces de l’ordre. 

Mercredi 3 juin, plus de 20.000 personnes ont manifesté devant le tribunal judiciaire de Paris pour rendre hommage à Adama, et dénoncer les violences policières. 


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