Policiers tués par un chauffard ivre et sans permis : douze ans de prison

Publié le 30 novembre 2016 à 17h37, mis à jour le 30 novembre 2016 à 19h03
Policiers tués par un chauffard ivre et sans permis : douze ans de prison
Source : AFP

JUSTICE - Ivre et sans permis, il avait percuté mortellement deux policiers en 2013 sur le périphérique parisien. L'homme de 25 ans a écopé de 12 ans de prison ce mercredi.

Le chauffard ivre et sans permis qui avait tué deux policiers en février 2013, en percutant leur voiture sur le périphérique parisien, a été condamné mercredi à douze ans de prison par la cour d'assises de Paris.

L'avocat général, Julien Eyraud, avait requis une peine de 17 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté des deux tiers à l'encontre de cet homme de 25 ans, multirécidiviste qui totalise dix condamnations, dont sept pour conduites sans permis, souvent en état d'ivresse.

L'acte d'une personnalité qui n'a pas accès à la culpabilité
Julien Eyraud, avocat général

Malaminne Traoré, 25 ans, comparaissait pour "violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique ayant entrainé la mort sans intention de la donner", un crime passible de 20 ans de réclusion. "La violence manifestée" dans ce dossier par l'accusé est "la macabre consécration d'un comportement asocial", a dénoncé l'avocat général. "C'est l'acte d'une personnalité qui n'a pas accès à la culpabilité", a-t-il estimé.

L'accusé est un multirécidiviste qui totalise dix condamnations, dont sept pour conduites sans permis, souvent en état d'ivresse.

Défaut de permis et 1,4 grammes d'alcool dans le sang

"Si mes réquisitions sont aussi lourdes, presque inhabituelles, c'est aussi parce que les victimes sont des policiers qui sont là pour nous protéger", a justifié le représentant du ministère public. "La République leur doit aussi une certaine protection et votre décision aura aussi du sens pour cela", a-t-il enjoint.

Le 21 février 2013, Boris Voelckel, 32 ans, et Cyril Genest, 40 ans, tous deux policiers au sein de la BAC Nord parisienne, ont été tués quand leur voiture a été percutée près de la porte de la Chapelle par un 4X4 qui avait été pris en chasse par la police. Le véhicule des policiers avait pris position sur le périphérique, précédant le fuyard poursuivi, pour ralentir la circulation et le bloquer. Un troisième policier, Frédéric Kremer, a été grièvement blessé dans l'accident.

M.Traoré n'a pas levé le pied de l'accélérateur
Julien Eyraud, avocat général

Malaminne Traoré sortait d'une discothèque. Il avait 1,4 gramme d'alcool par litre de sang, près de trois fois la limite légale, et était en défaut de permis. "Quand M. Traoré est sorti de boîte de nuit, il s'est aperçu qu'un véhicule de police le suivait. Il a pris la décision de s'enfuir, d'engager un combat avec les services de police", a expliqué l'avocat général rappelant que le fuyard a évité deux véhicules de police dans sa course à 150 km/h avant d'un percuter un troisième.

"Il dit avoir été surpris par le dernier véhicule de police. Mais dans ce cas-là, on pile, c'est un réflexe. Mais M. Traoré n'a pas levé le pied de l'accélérateur", a-t-il fait souligné en parlant d'un acte volontaire.

Le magistrat s'est en revanche dit "dans l'incapacité de démontrer, sans un doute raisonnable, que l'accusé a eu l'intention de tuer les fonctionnaires de police". Cette thèse avait pourtant été défendue par le parquet durant l'instruction.


La rédaction de TF1info

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