Prison avec sursis pour l'étudiant qui avait appelé à la "purge" le soir d'Halloween

Publié le 10 décembre 2018 à 17h35
Prison avec sursis pour l'étudiant qui avait appelé à la "purge" le soir d'Halloween
Source : Thinkstock

SANCTION - L'étudiant qui avait appelé à une nuit d'émeute, au soir d'Halloween, a été reconnu coupable de "provocation non suivie d'effet au crime ou au délit par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique".

Un étudiant de 19 ans, qui avait appelé à une "purge" à l'occasion d'Halloween, a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Grenoble à 4 mois de prison avec sursis et 70 heures de travail d'intérêt général. Fin octobre, sur le réseau social Snapchat, il avait appelé à la "purge" dans les rues de Grenoble.

L'étudiant, voyant sa "mauvaise blague" devenue virale lui échapper au point que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait annoncé le dépôt d'une plainte contre lui, le jeune homme avait diffusé un démenti, toujours sur les réseaux sociaux. Il a finalement été reconnu coupable de "provocation non suivie d'effet au crime ou au délit par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique".

Une référence au film "Americian Nightmare (The Purge)"

"On peut rire de tout, mais tout dépend avec qui", a rappelé le procureur au jeune homme qui pensait que "les gens avaient les mêmes références cinématographiques" que lui. Cette référence cinématographique serait le film "American Nightmare (The Purge)", réalisé par James deMonaco, dans lequel les citoyens ont l'autorisation pendant une nuit de régler leurs comptes.

"Comment comprendre qu'il s'agit d'humour ? Ceux qui n'ont pas les clés de lecture cinématographiques, que vont-ils en faire ?", a interrogé le ministère public, considérant qu'il manquait à cette "mauvaise blague" le "contexte". La peine du coupable est conforme à ses réquisitions.

Je savais que j'allais gagner des abonnés mais de là à impacter le public, je ne pensais pas du tout
Le prévenu

"Je savais que j'allais gagner des abonnés mais de là à impacter le public, je ne pensais pas du tout", a affirmé à la barre l'étudiant. "Qu'il ait voulu susciter un intérêt médiatique, faire du bien à son égo, peut-être, sans doute. Mais il n'y a pas de volonté de provoquer la violence !", a plaidé le conseil de l'étudiant, qui demandait la relaxe. "Ces règles sont issues nettement d'un film, c'est ce réalisateur qu'il faut poursuivre Madame la Présidente !", a-t-il également lancé, arguant que son client s'est adressé "à ses abonnés, à ceux qui savent" à quoi il était fait référence.


La rédaction de TF1info

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