Procès Booba Vs Kaaris : les rappeurs condamnés à 18 mois de prison avec sursis

par Amandine REBOURG Amandine Rebourg
Publié le 9 octobre 2018 à 13h44

Source : JT 20h WE

JUSTICE - Une animosité alimentée sans cesse sur les réseaux sociaux qui finit en bagarre générale dans un terminal d'Orly... L'épilogue de ce clash estival opposant Booba à Kaaris est tombé : les rappeurs ont été condamnés à 18 mois de prison avec sursis et une amende de 50.000 euros. Une peine plus lourde que celle demandée en septembre dernier par le procureur.

Un jugement commun rendu lors d'une audience banale d'une affaire qui ne l'était pas vraiment. Ce mardi, le tribunal de Créteil a rendu sa décision dans l'affaire de la bagarre d'Orly. Les deux rappeurs ont été condamnés à 18 mois de prison avec sursis et ils devront s'acquitter d'une amende de 50.000 euros. Leurs neuf proches jugés en même temps ont écopé de peines allant jusqu'à 12 mois d'emprisonnement.

Lors de l'audience du 6 août dernier, le procureur avait requis un an de prison avec sursis, contre les "petits bourgeois du clash", comme il les avait qualifiés. En tout, onze personnes sont jugées pour "violences aggravées" dans cette affaire. Épilogue d'un clash sur Internet qui durait depuis des années et qui s'est concrétisé par une bagarre générale dans une salle d'embarquement par une belle après-midi d'août. 

Des vidéos surveillance qui ne disaient pas grand chose

Lors de l'audience de comparution immédiate, au lendemain de la bagarre générale, la justice avait envoyé tout ce petit monde en prison. Un clan à Fresnes, l'autre à Fleury-Merogis. Trois semaines plus tard, les deux clans avaient été libérés, chacun de leur côté et placés sous contrôle judiciaire, dans l'attente du procès qui s'est tenu le 6 septembre dernier. Un procès devant une salle comble, qui s'est étiré jusque tard dans la nuit. Si les forces de police, en nombre, avaient été prévues, les deux clans ont pourtant joué l'apaisement. L'un déclarant que "tout cela est grotesque" avant de s'excuser, l'autre s'excusant platement, si ces gestes ont pu choquer.

Au cours de l'audience, il fallait déterminer la responsabilité de chacun, dans cette affaire. On a cru que les vidéos surveillance pouvait aider à éclaircir cet imbroglio. Il n'en fut (presque) rien : le positionnement des caméras ne permettait pas d'affirmer clairement comment la rixe a éclaté. Quant aux vidéos postées sur les réseaux sociaux par les vacanciers, elles n'ont pas aidé non plus et n'ont été flatteuses pour personne. On y voyait Booba, flacon de parfum en main, frapper un proche de Kaaris qui lui, caché derrière un rayon de la boutique duty-free, jetait des objets sur un proche de Booba. 

"Booba a porté le premier coup de pied" mais Kaaris "se lève et va au contact"

Alors les avocats se sont écharpés pour imposer leurs versions. "Le premier coup, c'est vous", a demandé l'avocat de Kaaris, à Booba. "Je le touche pas, c'est un coup d'intimidation pour éviter une attaque", répond le rappeur. Alors quoi ? Alors le procureur a tranché. C'est la faute de tout le monde. "Booba a porté le premier coup de pied" mais Kaaris "se lève et va au contact". Un partout, balle au centre, point de légitime défense, comme l'expliquait Kaaris. 

"Les autres n'ont rien pu faire d'autre que d'intervenir", dira le procureur qualifiant au passage les deux rappeurs de petits "bourgeois du clash" imposant "un spectacle indigne et dégradant". Rejetant l'hypothèse d'un "guet-apens", il a parlé d'une rencontre "fortuite" et a estimé que tout cela ne pouvait se conclure que par une confrontation physique. 

Dans ce contexte, sans avoir pu désigner les responsabilités de chacun, il avait échelonné ses réquisitions selon la gravité des violences et leurs antécédents judiciaires : relaxe pour un membre du clan Booba resté à l'écart, entre six mois d'emprisonnement avec sursis et huit mois ferme pour les autres. 


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