Violences commises dans une boutique de Booba : le rappeur Rohff explique avoir "cédé à la colère"

Publié le 29 septembre 2017 à 19h48
Violences commises dans une boutique de Booba : le rappeur Rohff explique avoir "cédé à la colère"
Source : Lionel BONAVENTURE / AFP

JUSTICE – Rohff et son ex-garde du corps Fidel comparaissaient ce vendredi devant la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour des violences commises le 21 avril 2014 sur deux vendeurs d'une boutique Ünkut à Paris appartenant à Booba. Le procureur a requis quatre ans de prison contre le rappeur, et la relaxe pour l'autre prévenu.

Devant le tribunal, il l'a dit et répété ce vendredi. Rien n'était "prémédité" et s'il a agi ainsi, c'est parce qu'il a "cédé à la colère". Quand il s'est présenté dans la boutique Ünkut de Booba, rue de la Ferronnerie aux Halles, le 21 avril 2014 vers 18 heures, Rohff ne voulait pas commettre des violences.  

C'est pourtant pour ce délit de "violences aggravées" que le rappeur était jugé ce vendredi par le tribunal correctionnel de Paris. Et malgré une sixième version des faits donnée ce vendredi devant les juges, Rohff n'est pas parvenu à convaincre le procureur qui a requis à son encontre quatre ans d'emprisonnement. 

Trois vidéos et une pluie de coups

Pendant l'audience qui aura duré un peu plus de quatre heures, le tribunal a confronté le rappeur aux vidéos. Sur les images extraites de trois caméras de vidéosurveillance de la boutique de Booba, deux vendeurs sont pris à partie par Rohff, puis par plusieurs individus qui avaient pénétré dans la boutique derrière le rappeur. 

Ces personnes qui "l'ont aidé", Rohff a affirmé ce vendredi qu'il ne les connaissait pas, qu'il s'agissait de "fans", de "Gremlins" rencontrés à Châtelet. "Madame, vous voyez bien comment ils sont habillés, c'est des galériens", a dit le rappeur au tribunal pour expliquer qu'il ne s'agissait pas de connaissances. 

Pour expliquer les coups portés, le rappeur a dit qu'ils étaient dus à une colère. "Les raisons qui m'ont mis en colère commencent par les réseaux sociaux. Je vous le dis mais je ne cherche pas à légitimer", a-t-il expliqué au tribunal expliquant que son adresse avait été divulguée sur la Toile. "Coups de poings", "coups de pieds", le premier vendeur que croisera Rohff ce jour-là sera passé à tabac au fond du magasin tandis qu'un autre sera assommé par une caisse. 

"Il faut changer de métier"

Le procureur, certain que Rohff a prémédité cette expédition punitive, a dénoncé au cours de son réquisitoire un "lynchage" sur fond de "haine" entre rappeurs. "Monsieur ne supporte pas d'être malmené par les réseaux sociaux ? Dans ce-cas là, il faut changer de métier, a-t-il dit. Si à chaque fois que monsieur voit rouge parce qu'il est malmené sur les réseaux sociaux il se lance dans un lynchage…"

Pour le représentant du ministère public, la vidéosurveillance "permet de prendre la mesure de cette ultra-violence". "Une des victimes a été laissée quasiment pour morte", a-t-il rappelé. 

Devant le tribunal ce vendredi  Rohff a lui indiqué qu'il n'était "pas fier" de ce qu'll avait fait ce jour-là. "En revoyant les vidéos, j'ai pris conscience de la gravité des faits", a-t-il dit concédant que la scène était d'une "extrême violence". Le procureur a requis quatre ans, sans mandat de dépôt contre le rappeur. 

Contre le deuxième prévenu, Fidel, ex-garde du corps de Rohff qui comparaissait pour violences lui aussi, il a requis la relaxe en raison d'"incertitudes" quant à sa présence sur les lieux. La décision sera rendue le 27 octobre prochain. 


Aurélie SARROT

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