"Procès du flash-ball" à Bobigny : 10 mois à 3 ans de prison avec sursis requis contre des policiers

par Aurélien DELIGNE
Publié le 25 novembre 2016 à 8h51, mis à jour le 29 novembre 2016 à 10h27
"Procès du flash-ball" à Bobigny : 10 mois à 3 ans de prison avec sursis requis contre des policiers
Source : MATHIEU PATTIER/SIPA

JUSTICE - Sept ans après les faits, trois policiers sont jugés pour avoir blessés six personnes lors d'une manifestation à Montreuil. Jeudi, le procureur a requis entre dix mois et trois ans d'emprisonnement avec sursis.

L'utilisation du flash-ball par des policiers lors d'une manifestation à Montreuil en 2009 était-elle justifiée ? Non, selon le procureur de la République, qui a requis jeudi 24 novembre trois ans de prison avec sursis pour l'un des fonctionnaires et dix mois pour les deux autres, assortie d'une interdiction d'exercer (entre 18 mois et 3 ans) et de porter une arme.  Ils sont accusés d'avoir blessés six personnes. L'une d'entre-elles, Joachim Gatti, avait perdu son oeil.

Comme le rapporte un journaliste de BuzzFeed sur Twitter, le procureur a expliqué lors du procès au tribunal de Bobigny qu'il n'y avait au moment des faits "ni nécessité, ni légitime défense" et "encore moins de discernement". Selon lui, ils ne doivent "pas bénéficier de peines plus douces parce qu'ils sont policiers". Ce serait même "une circonstance aggravante".  "La seule arme de ces manifestants semblait être la parole", a-t-il indiqué. 

Le procès du flash-ball

Mais l'autre procès ce jeudi était aussi celui du flash-ball. Le procureur a notamment évoqué l'imprécision de cette arme. Un peu plus tôt, Aline Daillère, une responsable de l'ONG de défense des droits de l'homme Acat, a pour sa part voulu souligner que ces tirs, ainsi que ceux des lanceurs de balles de défense, faisaient de nombreux blessés. 

L'occasion de se rappeler les graves blessures observées auprès de manifestants pendant la contestation contre la loi Travail. De lourds soupçons laissaient supposer que les deux armes pouvaient être à l'origine de la perte d'oeil d'un jeune manifestant rennais, au mois d'avril, et d'un manifestant parisien, en septembre.

Lors des audiences, qui ont débuté lundi 21 novembre, de nombreux policiers étaient présents pour soutenir leurs collègues. A tel point que le parquet a dû faire sortir tout le monde, pour équilibrer le nombre des soutiens entre les différentes parties. Ceux de la partie civile, étaient par exemple restés dehors,et réclamaient de rentrer, comme le montre les images filmées par une journaliste de l'AFP.

La fin du flashballSource : Sujet JT LCI
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Aurélien DELIGNE

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