Procès Fiona : Bourgeon-Makhlouf, un "cocktail explosif"

Maud Vallereau, à Riom
Publié le 22 novembre 2016 à 23h31, mis à jour le 22 novembre 2016 à 23h44
Procès Fiona : Bourgeon-Makhlouf, un "cocktail explosif"
Source : AFP

COMPTE –RENDU Depuis le 14 novembre, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf sont jugés pour des violences aggravées sur la petite Fiona ayant entraîné sa mort. Ce mardi, psychologue et psychiatres se sont succédé à la barre.

Deux personnalités "déstructurées" qui forment "un cocktail explosif". C’est par ces mots que la psychologue Hélène Dubost a résumé le couple Bourgeon-Makhlouf, jugé depuis le 14 novembre devant la cour d’assises de Riom pour des violences aggravées sur la petite Fiona qui ont entraîné sa mort. En ce septième jour de procès, psychologues et psychiatriques se sont succédé à la barre pour donner un peu de relief aux visages impassibles des deux anciens toxicomanes, aujourd’hui abrutis par les médicaments. 

"J’ai eu du mal à trouver qui était réellement Cécile Bourgeon", explique la psychologue  qui dépeint cette femme double face dont la cour avait entraperçu les traits la semaine dernière. "Elle donne l’impression qu’elle peut s’adapter au discours de l’autre  (…) Tant qu’on la brosse dans le sens du poil, tout va bien", développe l’expert.  Mais "dès qu’on la contrarie, elle répond sur le mode de l’agression verbale". "Oui, c’est quelqu’un qui peut être amené à être violent physiquement", estime-t-elle. 

Cécile Bourgeon n'est pas une oie blanche, ni la bonne mère qu'elle voudrait montrer"
La psychologue Hélène Dubost

Durant plusieurs heures ce mardi, les spécialistes se sont ainsi employés à déconstruire les clichés trop simplistes qui voudraient voir en la mère de Fiona une femme soumise sous l’emprise d’un compagnon violent. Cécile Bourgeon  "n'est pas une oie blanche, ni la bonne mère qu'elle voudrait montrer", estime Hélène Dubost. "Curieusement, Berkane Makhlouf est beaucoup plus dans l’affect qu’elle. Fiona vivait dans son discours". Car de sa fille et de son rôle de mère, Cécile Bourgeon ne dit quasiment rien. 

Femme « caméléon", faite de  "carences affectives" et "de failles narcissiques", elle a en revanche trouvé en la personne de Berkane Makhlouf une "charpente". Un compagnon qui la frappe mais dont elle dit qu’"au fond, c’est un  homme bien", relève le psychiatre Yves Bissuel. L’accusé est lui décrit comme un être "totalement immature", "intolérant à la frustration", "impulsif" et "despotique". 

Selon Hélène Dubost, lors de la découverte du corps de Fiona, Berkane Makhlouf se serait néanmoins retrouvé déstabilisé par Cécile Bourgeon dont il avait exprimé la froideur. "Comme s'il avait trouvé en elle son maître en manipulation…". Une analyse qui soulève la question de l’amnésie prétendue de l’accusée qui a conduit la voiture pour enterrer le corps de l’enfant mais ne se rappelle pas le chemin emprunté. "Il n’y a pas de pathologie amnésiante chez Cécile Bourgeon, note prudemment Yves Bissuel. Mais rien ne nous assure qu'elle n'ait pas oublié l'événement. Ceci dit, la description qu'elle nous en donne ne cadre pas tellement."

Que retenir de la première semaine du procès Fiona ?Source : Sujet JT LCI
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