Procès Fiona : Cécile Bourgeon dévoile son côté face

A Rioms, Maud Vallereau
Publié le 16 novembre 2016 à 6h15
Procès Fiona : Cécile Bourgeon dévoile son côté face

COMPTE-RENDU - Au deuxième jour du procès de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, jugés pour avoir frappé à mort la petite Fiona, dont le corps n’a jamais été retrouvé, la cour d'assises de Riom s’est penchée sur la personnalité de la mère de l’enfant. Effacée mardi matin, elle a montré un tout autre visage dans l'après-midi.

Jusque-là, Cécile Bourgeon s’était montrée polie et calme face aux questions de la cour. Une psychologue avait dépeint une  femme "éponge", "manipulable", "soumise". L’accusée elle-même avait raconté sa vie sous emprise. De la drogue d’abord, de la violence de Berkane Makhlouf ensuite (lire ici). Au fil des débats, une personnalité sans relief se dessinait derrière le box transparent, tranchant avec les faits pour lesquels elle est jugée : "Violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de moins de 15 ans" et "recel ou la dissimulation de cadavre".

Quatre mois à porter un mensonge trop lourd

Mais ce mardi après-midi, les avocats des parties civiles sont venus apporter de l'aspérité à ce portrait bien lisse. "Pourquoi y avait-il des désaccords entre vous et Berkane Makhlouf après la mort de Fiona ?", interroge Rodolphe Costantino. L’avocat de l’association d’Enfance et Partage fait référence au récit de Cécile Bourgeon qui avait expliqué à la barre que "tout était parti en vrille" entre les deux accusés après la mort de l’enfant. 

Durant quatre mois en 2013, la mère et le beau-père de Fiona avaient tenté de faire croire à l’enlèvement de la fillette dans un parc de Clermont-Ferrand. Ils avaient fini par reconnaître en garde à vue que Fiona était morte et enterrée près du lac d’Aydat. Le corps n’a jamais été retrouvé. "Il y avait trop de pression… de pression médiatique", répond vaguement la jeune femme.  "Mais pourquoi Berkane Makhlouf vous tapait-il ?" insiste l’avocat. "Il avait ses raisons", poursuit-elle, laconique. 

J'aimerais bien un autre bébé"
Cécile Bourgeon, à la barre

"Le sentiment que vous nous donnez Mme Bourgeon, c'est que vous avez passé un pacte de non-agression entre vous", s’agace l’avocat. Si, durant l’enquête, le couple s’était accusé mutuellement d’avoir frappé l’enfant, Cécile Bourgeon a évoqué  ce mardi "un accident" sans livrer plus de détails. Les faits doivent être discutés à partir de mercredi. 

Maître Marie Grimaud, pour l’association Innocence en danger, lui emboîte le pas. Elle révèle la "relation épistolaire" que l’accusée a entamée durant son incarcération avec un certain Djamel. Dans une de ses lettres, lue à haute voix par l’avocate, Cécile Bourgeon lui écrit ces mots : "J’aimerais bien avoir un autre bébé". Le public pousse un cri de stupeur. 

"Et alors ?, s’emporte l’intéressée qui ne pensait pas voir ses correspondances dévoilées. Vous lisez ça que pour le public fasse 'Oh'. Qu’est-ce qu’il y a de mal à vouloir des enfants, je suis une femme". Me Portejoie, qui se tient devant sa cliente, lui ordonne de se calmer. "Non je me détends pas. Pour qui elle se prend ?! Oui, je veux des enfants, je suis mordue d’enfants, j’ai le droit. Vous cherchez la petite bête vous la trouvez. Je réponds plus à vos questions." 


A Rioms, Maud Vallereau

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