Frédéric Haziza écope d'un rappel à la loi, une "offense pour toutes les victimes d'abus sexuels" selon son accusatrice

Anaïs Condomines
Publié le 14 juillet 2018 à 17h27, mis à jour le 14 juillet 2018 à 22h32
Frédéric Haziza écope d'un rappel à la loi, une "offense pour toutes les victimes d'abus sexuels" selon son accusatrice
Source : MARTIN BUREAU / AFP

#METOO - Le présentateur de LCP accusé d'agression sexuelle par sa collègue Astrid de Villaines a écopé d'un rappel à la loi. La victime - qui a changé de rédaction depuis - déplore samedi 14 juillet "une offense pour toutes les victimes d'abus sexuels".

L'affaire est "désormais close", selon Frédéric Haziza. L'ex-présentateur de La Chaîne Parlementaire (LCP), accusé par la journaliste Astrid de Villaines d'agression sexuelle, a écopé le 11 juillet dernier d'un rappel à la loi. Dans un article intitulé "Je n'ai jamais été un agresseur sexuel", hébergé sur le blog "La Règle du jeu" (auquel collaborent aussi, entre autres, Bernard-Henri Lévy et Yann Moix), Frédéric Haziza revient sur ces accusations, déplorant "une curée", un "torrent de boue aux relents abjects".

"Au terme de huit mois d'enquête judiciaire", écrit-il, "alors que le dossier se résume à la parole de l'un contre la parole de l'autre (c'est-à-dire, une main aux fesses d'une part, un pincement aux mollets blagueur d'autre part) et à quelques témoignages contradictoires ou indirects, il a été décidé de ne pas me poursuivre. Il m'a juste été rappelé, le 11 juillet, qu'il valait mieux éviter désormais les blagues vaseuses." Quelques lignes plus loin, le journaliste lie implicitement la décision d'Astrid de Villaines de porter plainte... à un tweet d'Alain Soral publié en août 2017. Ce tweet, dit-il, "où figurent mon adresse Twitter et celle de ma consœur, annonce étrangement la plainte qui sera déposée par elle trois mois plus tard".

"Décourager les victimes qui hésitent encore"

La journaliste, embauchée chez LCP à l'époque, décide en novembre 2017 de porter plainte. Elle reproche au présentateur de lui avoir mis une main aux fesses trois ans plus tôt. Les faits ne sont pas encore prescrits et une enquête préliminaire est ouverte. Ce samedi 14 juillet, elle publie un communiqué avec son avocat Simon Clémenceau, dans lequel elle explique son incompréhension face à cette décision de justice.

On peut y lire : "Nous avons appris qu'à la suite de la plainte pour agression sexuelle déposée le 19 novembre 2017 par Astrid de Villaines contre Frédéric Haziza, ce dernier a été convoqué début juillet devant le délégué du Procureur aux fins de 'rappel à la loi'. Nous rappelons que si les faits n'avaient pas semblé caractérisés au Ministère Public, il va de soi qu'un classement sans suite aurait été privilégié. Or, cette mesure alternative aux poursuites se borne à constater une violation de la loi, sans rien dire de sa gravité. (...)" Elle ajoute : "Quelques mois seulement après la vague mondiale 'me too', cette décision ne pourra que décourager toutes les victimes qui hésitent encore, et on les comprend, à se rendre aux portes des commissariats."

Des suites à venir ?

Sur Twitter, Astrid de Villaines accompagne le communiqué de ce commentaire : une "offense pour toutes les victimes d'abus sexuels". La journaliste, peu après sa plainte, a dû quitter LCP. Elle travaille désormais en CDD au Monde. Quant à Frédéric Haziza, il a été replacé à l'antenne quelques temps après les révélations. Néanmoins, il ne figure pas, pour l'instant, dans la grille de rentrée de sa chaîne. L'affaire judiciaire, elle, n'est peut-être pas terminée. La victime et son avocat indiquent : "L'action publique n'est pas éteinte. Nous examinerons dans les prochains jours toutes les suites à donner à cette décision." 


Anaïs Condomines

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