Redoine Faid se dit "emmuré vivant" et dénonce sa "vie de paria"

DÉTENTION - Le braqueur multi-récidiviste Redoine Faid a raconté son quotidien au journal du dimanche au sein de la prison de Vendin-le-Vieil où il est incarcéré depuis octobre 2018 après une spectaculaire évasion.
L’interview s’est faite au parloir, au travers d’une vitre en plexiglas. Redoine Faid a raconté son quotidien à une journaliste du JDD. Le journal a publié des extraits de cet entretien ce dimanche. Le braqueur multi-récidiviste qui s'était évadé en hélicoptère de la prison de Réau (Seine-et-Marne) en juillet 2018, avant d’être repris trois mois plus tard, est incarcéré à la prison de Vendin-le-Vieil (Oise). A l'isolement.
"On est emmuré vivant", décrit-il. "On ne voit personne. On ne touche personne, au sens propre et au figuré. C'est l'exclusion totale : une vie de paria, de rebut de la société", "on survit hors du temps". Se défendant d'être une "victime", Faid dit avoir reçu "moins de dix visites" en un an. Il affirme que "certains" surveillants "refusent les promenades ou le sport" quand d'autres le "mettent excessivement à poil" pour le fouiller et "regardent à plusieurs (ses) parties intimes", décrit aussi les "menottes à chaque déplacement". "Toute la barbarie pénitentiaire est concentrée dans cette structure carcérale hyper criminogène. C'est fait pour écraser ton âme", commente-t-il.
"En arrivant ici, j'ai passé quatre-vingts jours de mitard, à ma demande. La vraie liberté est de choisir qui tu veux être. Ils tapent sur moi parce que j'ai repris ma liberté", assure-t-il. "Je n'ai pas de problèmes avec la société, la police ou la justice", assure encore le médiatique braqueur qui, en 2010, n'hésitait pas à se présenter comme repenti pour faire la promotion de son livre à la télévision.
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Ces déclarations de Redoine Faid sont semblables à celles qu’il avait tenues face aux juges en janvier 2019, trois mois après le début de sa nouvelle détention. Dans un document que LCI avait pu alors consulter, Faid dénonçait "l’indécence" de ses conditions d’incarcération.
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"Je vis dans un caveau, une pièce sombre où la lumière ne pénètre pas (….) Mon quotidien se résume à ouvrir les yeux, respirer et fermer les yeux" avait alors expliqué le voyou devant le juge. "On me fait subir une punition hors norme ne visant qu’à me démolir" "Ma dignité c’est tout ce qu’il me reste dans cet endroit, je ne la céderai pas jusqu’à mon dernier souffle", citant même alors Nelson Mandela dans le texte, le héros de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Car Redoine Faïd ne le dit pas mais le sait pertinemment : sa libération ne devrait pas, sur le papier, se faire avant 2035.
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