Relaxe pour le couple de propriétaires accusés d'avoir harcelé une infirmière pendant le confinement

REBONDISSEMENT JUDICIAIRE - Clap de fin pour l'affaire de l'infirmière qui affirme avoir été contraint de quitter son logement, harcelée en raison de sa profession en période de Covid-19 à Montpellier, dans l'Hérault. La justice a relaxé ce lundi les propriétaires de l'appartement.
L'affaire avait eu un retentissement à travers la France. En avril dernier, Mélina témoignait au micro de TF1, racontant ses rapports conflictuels avec les propriétaires de l'appartement qu'elle loue à Montpellier. Infirmière au CHU de la ville située dans l'Hérault, elle avait choisi de séjourner dans le studio qu'occupait sa fille, près de l'établissement. En échange, sa mère, son compagnon et la jeune fille avaient emménagé dans l'appartement de 90m2, au rez-de-chaussée de la maison où résident les propriétaires. Ce à quoi ces derniers s'opposeront. Mélina avait alors dénoncé le harcèlement subi afin de la pousser à quitter les lieux, assurant que leurs motivations étaient liées à son métier en pleine pandémie de Covid-19. Son témoignage avait créé la polémique.
Si les médias ont largement relayé l'affaire, dénonçant la stigmatisation dont font l'objet les soignants au front dans le combat contre la pandémie, le tribunal correctionnel de Montpellier a finalement relaxé les propriétaires de l'appartement. Le couple, une femme de 76 ans et son compagnon de 80 ans contre lesquels des peines de un à trois mois de prison avec sursis avait été requis, a simplement été condamné à 50 euros d'amende avec sursis pour "dégradation" légère d'un bien.
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L'avocat évoque un "emballement médiatique"
L'ex-employée de banque et le représentant à la retraite au casier judiciaire vierge, étaient notamment poursuivis pour "manoeuvre, menace, voie de fait ou contrainte pour forcer une personne à quitter son lieu d'habitation" et "harcèlement". S'ils ont reconnu un conflit avec leur locataire, notamment autour du nombre de personnes occupant leur logement, ils ont nié toute relation avec le métier de leur locataire. Le tribunal n'a pas non plus retenu ce lien et n'a pas reconnu la constitution de partie civile du CHU de Montpellier et de l'ordre départemental des infirmiers.
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Devant la presse, Jean-Christophe Legros, l'avocat des propriétaires, s'est déclaré satisfait de la relaxe qu'il avait réclamée, dénonçant dans cette affaire un "emballement médiatique et judiciaire" et "une information déformée". Selon le procureur André Dutil, la situation avait "dégénéré" lorsque l'infirmière anesthésiste du CHU de Montpellier avait installé dans son appartement sa fille, sa mère et son compagnon.
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Fustigeant "un véritable harcèlement", il avait requis trois mois de prison avec sursis et 2000 euros d'amende contre l'accusée et un mois de prison avec sursis contre son compagnon. "Au départ c'était dirigé contre ma mère et ma fille", a expliqué à la barre l'infirmière anesthésiste au CHU de Montpellier en évoquant une altercation initiale le 23 mars entre sa mère, venue d'une résidence seniors, et la propriétaire à propos de la présence d'un chien et du nombre d'occupants du logement situé à Montarnaud, au nord de Montpellier.
"Il m'a fallu aller déménager en plein confinement, en pleine nuit", a-t-elle expliqué, affirmant avoir ainsi "accumulé de la fatigue" alors qu'elle était sollicitée pendant de longues heure en raison de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus.
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