Remise en liberté sous contrôle judiciaire de l'anesthésiste de Besançon : les victimes se disent "choquées"

Publié le 17 mai 2019 à 19h11, mis à jour le 18 mai 2019 à 7h29

Source : Audrey and co

JUSTICE – Quelques heures après la remise en liberté de Frédéric Péchier, anesthésiste de Besançon (Doubs) mis en examen pour 24 "empoisonnements sur personnes vulnérables", dont neuf cas mortels, les victimes regroupées au sein de l’association Avapolvi ont indiqué être "choquées par cette décision". L’association espère que l’appel du parquet permettra le placement en détention provisoire du médecin.

La décision est tombée tard dans la nuit de jeudi à vendredi. Après deux ans d'enquête, des centaines de témoins entendus, de nombreuses expertises et contre-expertises, l’anesthésiste de Besançon Frédéric Péchier a été mis en examen pour 24 "empoisonnements sur personnes vulnérables", dont neuf cas mortels. Le médecin, qui clame son innocence, a été maintenu en liberté sous contrôle judiciaire, avec obligation de quitter Besançon et interdiction d'exercer. Le parquet a annoncé dans la soirée avoir fait appel de cette décision. 

Alors que les faits qui lui sont reprochés sont passibles de la réclusion criminelle à perpétuité, plusieurs victimes présumées du médecin, regroupées au sein de l’association Avapolvi, ont exprimé ce vendredi leur stupéfaction après avoir appris la nouvelle. "Nous sommes profondément choquées de sa remise en liberté", a déclaré Sandra Simard, vice-présidente de l’association lors d’une conférence de presse donnée en milieu d’après-midi. 

"Il faut que le mis en cause soit puni"

Face à la presse, Sandra Simard a détaillé pourquoi les victimes avaient "envie de demander des comptes à la justice", cette dernière n'ayant pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait demandé le placement en détention de l’anesthésiste. "Avec les derniers éléments à charge, nous ne comprenons pas la décision de la justice (…) On a tous été très déçus", a fait savoir Sandra Simard. Pour autant, l’association Avapolvi dit avoir conscience que cette" liberté ne laisse pas entendre l’innocence" de Frédéric Péchier.  Interrogée sur la crainte d’une éventuelle récidive du médecin, Sandra Simard a répondu aux journalistes : "On n’a pas peur qu’il puisse recommencer puisque de toute façon, depuis deux ans, il n’y a pas eu de réitération à ce niveau-là. C’est juste qu’on veut la vérité."

La vice-présidente de l’association Avapolpi  a précisé aux médias : "À partir du moment où l'on aura une date d’audience pour l’appel de la demande de placement en détention, on sera tous présents, c’est certain. Parce qu’on a besoin de montrer qu’on est là. On a besoin de montrer que nous les victimes, on a besoin de reconnaissance [...] "Certains vivent avec des séquelles. Il y a des familles qui ont perdu un proche, qui ont des difficultés à faire un deuil. On vit tous les jours avec ça."


La rédaction de TF1info

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