Steaks hachés contaminés : trois ans de prison, dont deux ferme pour le fabricant

Publié le 27 juin 2017 à 12h25, mis à jour le 27 juin 2017 à 13h27
Steaks hachés contaminés : trois ans de prison, dont deux ferme pour le fabricant

JUSTICE – L’ex-gérant de la société SEB a été condamné à trois ans de prison, dont deux ferme, pour "blessures involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité". Une quinzaine d’enfants avait été contaminé par des steaks hachés porteurs d’une dangereuse variante de la bactérie E.coli. L’un d’eux est quasi totalement paralysé.

Ses steaks hachés contaminés avaient rendu une quinzaine d’enfants malades en juin 2011. L’ex-gérant de la société SEB, fabricant du produit, a été condamné à trois ans de prison dont deux ferme par le tribunal correctionnel de Douai (Nord) mardi. Le parquet avait requis trois ans de prison ferme et un avec sursis.

Les steaks produits étaient porteurs d'une variante dangereuse de la bactérie E.coli. Accusé de négligences, Guy Lamorlette, 76 ans, a été reconnu coupable de l'ensemble des délits, dont "blessures involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité". 

Guy Lamorlette a en outre été condamné à 50.000 euros d'amende, à plusieurs milliers d'euros de dommages et intérêts à verser aux familles de victimes, et à une interdiction d'exercer une profession dans le secteur industriel et commercial.

De nombreux manquements aux règles de sécurité et de contrôle

Le tribunal a par ailleurs ordonné l'extinction de l'action publique concernant le responsable qualité de la société, Laurent Appéré, mort des suites d'une maladie le 21 juin. Il était présent au procès, du 6 au 8 juin, et le procureur avait également requis à son encontre trois ans de prison ferme et un an avec sursis.

L'enquête puis le procès a établi de nombreux manquements aux règles de sécurité, comme l'absence de contrôle spécifique à la dangereuse bactérie E.coli0157H7, plus cher qu'un simple contrôle à l'inoffensive bactérie générique E.coli.

Mais les deux prévenus ont nié leur responsabilité lors du procès, s'attirant la colère des familles de victimes. Les enfants touchés avaient développé pour la plupart des syndromes hémolytiques et urémiques (SHU). L'un d'eux, présent en fauteuil roulant à l'audience, est handicapé mental et quasi totalement paralysé du fait de l'ingestion de la bactérie.


La rédaction de TF1info

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