Prison avec sursis requise contre une buraliste qui avait refusé de servir une femme voilée

Publié le 26 mai 2018 à 18h34, mis à jour le 27 mai 2018 à 14h56
Prison avec sursis requise contre une buraliste qui avait refusé de servir une femme voilée
Source : Thinkstock

JUSTICE - L'affaire avait fait scandale en avril dernier. Trois mois de prison avec sursis et à 3.000 euros d'amende ont été requis ce jeudi contre une buraliste d'Albi qui avait refusé de délivrer un colis à une femme voilée.

Le procureur a finalement requis trois mois de prison avec sursis et 3.000 euros d'amende. Une buraliste d’Albi comparaissait jeudi pour avoir refusé de délivrer un colis à une femme musulmane voilée en avril dernier, au motif qu'elle ne pouvait pas contrôler son identité. 

La plaignante, d'une trentaine d'années, assure pourtant que son visage était visible lorsqu'elle a présenté sa carte d'identité. Elle aurait accepté d'enlever son voile à l'écart des regards des hommes, ce que la commerçante aurait refusé. La cliente a porté plainte pour discrimination en raison de la religion. Selon franceinfo, d’autres refus avaient été formulés antérieurement pour le même motif.

Les plaignantes largement soutenues

Alors que, toujours selon le site d’information, la société de livraison de colis Pick-Up avait arrêté de travailler avec la commerçante, estimant "qu'un voile ou un turban ne fait pas obstacle" à ce contrôle d'identité, les plaignantes avaient reçu le soutien du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Le Mrap et la Licra s'étaient également portées partie civile, réclamant entre 1.500 et 2.000 euros de réparations.

Lors de son audition, la buraliste s’est défendue en expliquant qu’elle demandait à toutes les personnes dont la tête était couverte d’enlever bonnet, casque, voile ou casquette. "Nous avons même refusé de servir une religieuse qui refusait d'enlever son voile", a-t-elle avancé. La commerçante a dit avoir "peur" qu’une arme soit cachée sous ces couvre-chefs, depuis le braquage d'un bureau de poste à proximité. Plaidant la relaxe, son avocat Me Simon Cohen a accusé les parties civiles de "pratiquer l'amalgame". Le tribunal rendra son jugement le 28 juin. 


La rédaction de TF1info

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