ENLÈVEMENT - Mardi, le tribunal correctionnel de Val-de-Briey, en Meurthe-et-Moselle, a condamné une mère de famille de 53 ans à un an de prison ferme (sans mandat de dépôt) pour avoir enlevé puis caché pendant près de six ans son fils.
Le tribunal correctionnel de Val-de-Briey a dû juger une affaire assez peu banale ce mardi. A la barre, une mère de 53 ans jugée pour avoir enlevé puis caché pendant près de six ans, du 24 septembre 2013 au 5 juin 2019, son fils, né en Australie où réside le papa. Reconnue coupable de "soustraction d’enfant par ascendant", elle a été condamnée à un an de prison ferme, sans mandat de dépôt. Par conséquent, alors qu’elle comparaissait détenue, la quinquagénaire, atteinte d’une maladie dégénérative, va être immédiatement libérée, selon son avocat.
Quasi clandestinité
Après avoir rencontré le papa de son fils - qui a aujourd’hui 15 ans - en Australie au début des années 2000 lors de ses études, la mère de famille avait obtenu en 2006, suite à la séparation du couple, la garde de l’enfant de la part d’un juge australien à condition qu’elle réside en Australie. Quelques années plus tard, en 2013, après autorisation, elle avait pu effectuer le voyage en France pour quelques mois, avec obligation de revenir en Océanie le 24 septembre. Obligation qu’elle ne respectera pas alors que son fils a alors 9 ans.
Commission rogatoire internationale
Vont suivre près de six années de quasi clandestinité, entre Reims et la Meurthe-et-Moselle. Six années durant lesquelles son fils va être déscolarisé et les changements de logements nombreux. Alors qu’elle était visée par une commission rogatoire internationale, elle a finalement été arrêtée le 5 juin 2019 au CHU de Reims, établissement où elle se rendait souvent pour soigner sa maladie. Immédiatement placée en détention provisoire pendant que son fils était renvoyé chez son père en Australie, où il vit actuellement, la mère de famille a essayé d’expliquer son geste devant le tribunal.
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Niant avoir prémédité l’enlèvement, elle a indiqué qu’elle avait mal agi suite à l’annonce de sa maladie. Et, "dans sa bulle", "les années passant", elle "a voulu garder son fils" pour elle, selon son avocat Me Thomas Kremser. Ce dernier a également indiqué que sa cliente n’allait "pas bien du tout psychologiquement" et qu’il envisageait de saisir la justice australienne afin de lui obtenir un droit de visite de l’autre côté du monde.