VIDÉO - Affaire Griveaux : Piotr Pavlenski "surpris d'être remis en liberté" après sa mise en examen

par Antoine RONDEL
Publié le 19 février 2020 à 0h09, mis à jour le 19 février 2020 à 9h48

Source : TF1 Info

AFFAIRE GRIVEAUX - L'artiste et activiste russe qui a diffusé les vidéos intimes de l'ex-candidat LaREM à la mairie de Paris est sorti de garde à vue, mardi 18 février. Devant une foule de journalistes, il n'a pas esquissé le moindre regret, promettant de continuer son "projet" et assumant son entière responsabilité.

Ni regret, ni pardon. A sa sortie de garde à vue, c'est un Piotr Pavlenski toujours aussi sûr de son fait et de la justesse de ses agissements qui a fait face à la forêt de micros qui l'attendaient, mardi 18 février. On l'a dit muet devant les policiers, il sera plus prolixe devant les journalistes, mais sans révéler la mécanique et les complicités éventuelles derrière ses agissements. "Je ne dirai rien de ma source", répond-il à une consœur qui lui demande qui lui a fourni les vidéos intimes de Benjamin Griveaux. 

"J'ai tout fait"

D'Alexandra de Taddeo, il n'est guère question non plus, sinon pour l'exonérer tacitement : "J'ai trouvé la source, j'ai tout fait. Vous pourrez le comprendre par la suite. Les policiers ont pris mes ordinateurs et ils le verront". Une prise de position qui va à l'encontre du témoignage de sa biographe, Galla Ackermann, qui rappelait à LCI que "le français rudimentaire" de Piotr Pavlenski l'empêchait de concevoir le texte écrit sur son blog, de même qu'elle ne lui connaissait pas des compétences informatiques qui lui auraient permis "d'ouvrir un site hébergé aux Etats-Unis". Toutefois, elle ne vient pas contredire la version de sa compagne, sortie de garde à vue quelques heures plus tôt, et dont l'avocate, Me Saidi-Cottet, assurait sur LCI qu'elle n'était ni "complice, ni co-autrice, ni victime" dans cette histoire de "kompromat". 

Galia Ackerman sur la réputation de Piotr Pavlenski en FranceSource : TF1 Info

De son geste, en revanche, il fut bien davantage question. Conscient qu'il est l'auteur d'un "délit" (atteinte à la vie privée, notamment), "sûr d'aller en prison", Pavlenski trouve même "surprenant" d'avoir été "mis en liberté. L'homme n'en est, c'est vrai, pas à son coup d'essai. Et continue, malgré les critiques accablantes sur son "projet artistique" : "Quand les gens n'aiment pas ce qu'on fait, soit c'est criminel, soit c'est qu'on est fou. J'ai passé du temps dans des asiles psychiatriques pour ça." Sa démarche, elle, est assumée : "Mes actes sont politiques. Ils révèlent des mécaniques de pouvoir. C'est un art qui doit ouvrir les yeux des gens".

"Je voulais participer à cette élection"

Pavlenski n'en démord pas, persuadé que ses révélations à l'encontre de Benjamin Griveaux révèlent une hypocrisie : "Je ne regrette rien du tout. [...] Si quelqu'un d'hypocrite, qui fait un mensonge envers tous les Parisiens, prenait le pouvoir, ce serait catastrophique". Une façon de "participer à cette élection municipale. Dans une démocratie, il faut que chaque habitant d'une ville puisse participer à cette élection. J'étais concerné, moi aussi, parce que je suis Parisien. J'ai vu que cette personne, ce faux-cul, faisait des choses catastrophiques, c'est pour ça que j'ai agi." 

Son contrôle judiciaire l'empêche aujourd'hui d'être en relation avec sa compagne, Alexandra de Taddeo, destinataire des vidéos de Benjamin Griveaux. Mais ne l'empêche pas de poursuivre son "projet". "Je commence seulement", prévient-il. "Les fonctionnaires, les politiciens, les représentants du pouvoir y participeront (sic). J'espère que pourrai le poursuivre, parce que s'il devait s'arrêter au 3e jour, ce serait terrible."


Antoine RONDEL

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