VIDÉO - Blessé au visage lors de son interpellation, Gabriel, 14 ans, s'exprime pour la première fois

Publié le 6 juin 2020 à 20h38

Source : TF1 Info

VIOLENCE - Il a passé dix jours à l'hôpital après son interpellation à Bondy, dans la nuit du 25 au 26 mai, dont il est ressorti gravement blessé au visage. Gabriel, 14 ans, a donné sa version des faits dans une interview à Loopsider. Il raconte notamment avoir été frappé à terre par les policiers.

Il est sorti de l'hôpital vendredi après y avoir passé dix jours. Gabriel, grièvement blessé au visage lors de son interpellation, raconte au micro de Loopsider avoir été frappé à coups de pieds par les policiers. "Il y a une femme qui m’a tenu les pieds pendant qu’un policier me tapait avec la pointe de ses pieds dans le visage", affirme l'adolescent, interpellé dans la nuit du 25 au 26 mai à Bondy (Seine-Saint-Denis) alors qu’il tentait de voler un scooter avec un ami. "La nuit, je n'arrive pas à dormir. A deux heures du matin, ma mère reste avec moi. C'est dur de revoir les mêmes scènes", explique en larmes Gabriel, au lendemain de sa sortie de l'hôpital. 

Le jeune garçon souffre d'une fracture maxillaire étendue à l'os de son œil gauche. "L'opération s'est bien passée, a priori il va continuer à pouvoir utiliser son œil", a indiqué Me Stéphane Gas, son avocat. L'adolescent, qui s'est vu prescrire 30 jours d'interruption totale de travail, a été entendu jeudi par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). "Souffrant de vertiges et d’intenses douleurs, il était pris de vomissements et crachait notamment du sang", selon sa plainte, consultée par l’AFP. "J'avais du sang sur mon visage", dit-il. Il affirme que les forces de l'ordre auraient attendu "plus d'une heure" avant de prévenir les pompiers, qui le transporteront à l'hôpital. 

Quand ils m’ont attrapé, je leur ai dit : 's’il vous plaît, je me rends'. C'est là où ils m'ont tapé.
Gabriel, 14 ans.

Le jeune garçon est revenu en détail sur les conditions de son interpellation. "Quand j’ai vu les policiers, j’ai commencé à courir. J’avais peur, ils couraient, ils m’insultaient", relate Gabriel pour expliquer sa fuite à la vue des quatre agents. "Quand ils m’ont attrapé, je leur ai dit : 's’il vous plaît, je me rends'. C'est là où ils m'ont tapé. Ils m'ont mis à terre et m'ont mis les menottes", raconte l’adolescent. 

Deux plaintes ont été déposées par la famille dans cette affaire. L'une auprès de l'IGPN au lendemain de l'interpellation et une seconde, le 2 juin, auprès du parquet de Bobigny pour "violences aggravées en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique et sur mineur de moins de 15 ans". 

Les quatre policiers concernés n’ont pas encore été entendus par l'IGPN. Ils nient en bloc toute intention de blesser le jeune homme et plaident pour l'accident. D'après une source policière, citant la version fournie par les agents ayant procédé à son interpellation, Gabriel aurait "fait une chute" et se serait "rebellé" lors de son arrestation, tandis qu'un policier aurait trébuché sur lui.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info