APPEL - Sofia, la fille de Cédric Chouviat, décédé à 42 ans lors de son arrestation, en appelle au président de la République pour obtenir des réponses aux questions autour de la mort de son père.
"Aujourd'hui je voulais prendre la parole pour m'adresser directement au président de la république, Emmanuel Macron" : ces mots sont ceux de Sofia, la fille de Cédric Chouviat, qui, d'une voix tremblante, a pris la parole ce mardi lors d'une conférence de presse organisée par la famille et ses avocats. La jeune femme, qui a perdu son père, étouffé lors d'un contrôle de police tendu à Paris le 3 janvier dernier, a notamment réclamé des réponses aux questions qu'elle et ses frères et sœurs se posent encore, près de six mois après le drame.
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On ne comprend pas pourquoi la clé d'étrangement n'a toujours pas été interdite
Sofia Chouviat, fille de Cédric Chouviat, décédé lors d'un contrôle de police
"On s'interroge concernant la suspension des quatre policiers qui ont tué notre père. On ne comprend toujours pas, ils n'ont toujours pas été suspendus", a développé Sofia Chouviat. "On ne comprend pas pourquoi la technique d'interpellation, dites de la clé d'étrangement, n'a toujours pas été interdite, car c'est ce qui a tué mon père en engendrant une fracture du larynx", a-t-elle rappelé.
Treize vidéos de l'interpellation de Cédric Chouviat, étudiées par l'expert de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, prouvent qu'il a dit à sept reprises qu'il étouffait lors de la vingtaine de secondes de son arrestation. Les policiers responsables sont sous la menace d'une mise en examen, mais pas suspendus.
"On s'interroge et on attend des réponses, on attend une prise de parole qui pourrait nous mettre d'accord et nous soulager", a poursuivi la jeune femme. "Car depuis le 3 janvier on est dans l'attente, ça nous pèse énormément dans notre chagrin, notre peine, notre vie de tous les jours", et ce pour tous les membres de sa famille, qu'elle a énuméré en finissant par sa mère, "seule" désormais. "On a un sentiment de peur et d'impunité et on aimerait que ça cesse. On peut plus vivre dans cette interrogation là", assure Sofia. "Alors j'attends une réponse. Immédiate, s'il vous plait."