RÉVÉLATIONS – Très attendue depuis l’annonce mercredi du placement en garde à vue de trois personnes dans l’affaire du meurtre du petit Grégory en 1984, la conférence de presse du procureur général de Dijon Jean-Jacques Bosc s’est tenue ce jeudi après-midi. Voici ce qu’il faut en retenir.
"Je ne suis pas venu aujourd'hui vous dire que l'affaire était résolue." Si l’enquête sur le meurtre du petit Grégory Villemin, 4 ans, retrouvé pieds et poings liés à Lépanges-sur-Vologne (Vosges) dans les eaux froides de la rivière du même nom en 1984, n’est pas encore achevée, les révélations faites ce jeudi par le procureur général de Dijon montrent qu’elle vient d’avancer d’un pas de géant. Au lendemain de l'interrogatoire de cinq membres de la famille Villemin, dont trois ont été placés en garde à vue, la conférence de presse était en tout cas particulièrement attendue. Voici ce qu’il faut en retenir.
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Plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime
Après un rappel des faits et de la longue enquête qui en est à sa 33e année, le procureur a tout d’abord indiqué que les investigations sur la mort du petit garçon montraient que "plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime". Les emplois du temps des suspects à l’époque sont actuellement en cours de vérification afin de corroborer ou non leur participation. L'affaire Grégory n'est pas résolue pour autant, Jean-Jacques Bosc ayant précisé qu'il "ne sai[t] pas qui est l'auteur" du crime. À noter que les trois gardés à vue ont pour l’heure invoqué leur droit au silence.
Les enquêteurs croient avoir identifié plusieurs corbeaux
Autres révélations, le procureur a annoncé que les expertises en écriture sur une lettre de menaces envoyée à la famille en 1983 – soit l’année précédant le meurtre – sont "confondantes" pour Jacqueline Jacob, la grand-tante de Grégory. Il a également évoqué une "similitude" entre l’écriture de ce courrier et celle du message de revendication du crime, envoyé le jour des faits aux parents. Ces similitudes portent notamment sur l’emploi du mot "chef", surnom donné à Jean-Marie Villemin, le père de l’enfant, régulièrement menacé dans des lettres anonymes.
L’analyse d’un autre courrier de menaces, envoyé au juge Simon (qui a succédé au juge Lambert et avait repris l'enquête à zéro) en 1989, montre quant à elle qu’il pourrait avoir été écrit par Monique Villemin (née Jacob, ndlr), la grand-mère, qui a été entendue mercredi par la gendarmerie.
Des repérages effectués dans les jours précédant le meurtre
"Des repérages" et "des surveillances" ont, a ajouté le procureur, été effectués avant le meurtre par un homme et une femme ayant été vus par des témoins. "Quelques jours avant le passage à l'acte, des repérages et surveillances ont été réalisés, opérés par un homme portant une moustache et quelques fois accompagné d'une femme", a ainsi précisé Jean-Jacques Bosc.