Disparition de l'écrivain italien Umberto Eco

Publié le 20 février 2016 à 4h28
Disparition de l'écrivain italien Umberto Eco

TRISTESSE - Son premier roman, "Le Nom de la rose", était devenu un best seller mondial, porté au cinéma par Jean-Jacques Annaud. L’écrivain et philosophie italien Umberto Eco est décédé à l’âge de 84 ans.

L’Italie pleure l’un de ses plus grands intellectuels. Universitaire, linguiste, philosophe et auteur à succès sur le tard, Umberto Eco est mort à l’âge de 84 ans, a confirmé cette nuit sa famille au quotidien La Repubblica

Un succès tardif

C’est en 1980, alors qu’il approchait la cinquantaine, qu’il accède à la renommée mondiale en publiant son premier roman, Le Nom de la rose, un polar médiéval qui s'est vendu à plusieurs millions d'exemplaires et a été traduit en 43 langues.

Six ans plus tard, il est porté au cinéma par le Français Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery dans le rôle du frère Guillaume de Baskerville, ex-inquisiteur chargé d'enquêter sur la mort suspecte d'un moine dans une abbaye du nord de l'Italie.

Il s'était mis à la fiction sur le tard

Né à Alessandria (nord de l'Italie) le 5 janvier 1932, il a étudié la philosophie à l'Université de Turin et consacré sa thèse au "problème esthétique chez Thomas d'Aquin". Ce spécialiste de l'histoire médiévale, qui a traduit Nerval en italien et qui connaissait par coeur Cyrano de Bergerac, a aussi travaillé pour la radio-télévision publique italienne Rai. 

Umberto Eco a expliqué s'être mis sur le tard à la fiction car "il considérait l'écriture romanesque comme un jeu d'enfant qu'il ne prenait pas au sérieux". Après Le Nom de la rose, il a notamment publié Le Pendule de Foucault (1988), L'île du jour d'avant(1994) et La mystérieuse flamme de la reine Loana (2004).

Un intellectuel qui s'engageait

Son dernier roman, Numéro zéro, publié en 2014 est un polar contemporain centré sur le monde de la presse. Il est aussi l'auteur de dizaines d'essais sur des sujets aussi éclectiques que l'esthétique médiévale, la poétique de Joyce, la mémoire végétale, James Bond, l'art du faux, l'histoire de la beauté ou celle de la laideur.

Homme de gauche, Umberto Eco écrivait régulièrement pour l'hebdomadaire L'Espresso. Après la victoire aux élections législatives de Silvio Berlusconi en 2008, il avait consacré un article au retour de l'esprit des années 40, regrettant d'"entendre des discours semblables à ceux sur la défense de la race qui n'attaquaient pas seulement les Juifs, mais aussi les Tziganes, les Marocains et les étrangers en général".

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Jérôme VERMELIN

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