Gaël Faye, Leïla Slimani, Régis Jauffret, Catherine Cusset…Mais qui va décrocher le Goncourt 2016 ?

par Jennifer LESIEUR
Publié le 3 novembre 2016 à 8h31
Gaël Faye, Leïla Slimani, Régis Jauffret, Catherine Cusset…Mais qui va décrocher le Goncourt 2016 ?

PRIX LITTERAIRES – Ce jeudi 3 novembre, l’Académie Goncourt décernera son fameux prix. La compétition s’avère serrée entre "L’autre qu’on adorait" de Catherine Cusset, "Chanson douce" de Leïla Slimani, "Cannibales" de Régis Jauffret et "Petit pays" de Gaël Faye, sans que l’on puisse nettement distinguer un favori.

Dans quelques heures, une heureuse maison d’édition va orner l’un de ses romans d’un bandeau rouge frappé de lettres blanches : prix Goncourt. Pour son auteur, c’est la plus haute consécration possible, accompagnée d’une hausse significative de ses ventes. Les quatre finalistes du prix Goncourt peuvent déjà se targuer d’un certain succès de librairie, mais le bandeau rouge n’en récompensera qu’un… ou une. Alors, qui va réussir son Goncourt ? 

"L’autre qu’on adorait" de Catherine Cusset (Gallimard)

Catherine Cusset avait déjà remporté le Goncourt des Lycéens en 2008 pour Un brillant avenir. Dans ce roman, elle fait revivre Thomas, un ex-amant qui s’est suicidé aux Etats-Unis, à l’âge de 39 ans. Une histoire qu’elle raconte avec une franchise parfois cruelle, avec empathie aussi : elle excelle à démontrer l’intensité psychologique d’une descente aux enfers et les faiblesses du monde universitaire dans lequel gravitent ses personnages.

"Chanson douce" de Leïla Slimani (Gallimard)

Toute la presse, toute la télé, toute la radio se la sont arrachée. Leïla Slimani a beau être très photogénique, son roman fait plutôt dresser les cheveux sur la tête : après un casting sévère, un jeune couple aisé engage une nounou, Louise, qui conquiert très vite l'affection de leurs enfants. Elle occupe progressivement une place centrale dans le foyer, et le piège de la dépendance mutuelle va se refermer jusqu’au drame insoutenable annoncé dès les premières pages. 

"Cannibales" de Régis Jauffret (Seuil)

L’enfant terrible des lettres françaises délaisse les faits divers pour créer un roman épistolaire. Noémie, une artiste peintre de vingt-quatre ans, vient de rompre avec Geoffrey, un architecte de près de trente ans son aîné. Elle écrit à la mère de cet homme pour s’excuser d’avoir rompu ; les deux femmes vont alors nouer des liens diaboliques et comploter pour dévorer Geoffrey, littéralement. 

"Petit Pays" de Gaël Faye (Grasset)

Figure montante de la scène rap française, Gaël Faye, 34 ans, s'est imposé comme la révélation de cette rentrée avec ce premier roman autobiographique. Il a déjà reçu le prix du roman Fnac pour Petit pays, qui raconte l'enfance et l'exil d'un métis franco-rwandais qui grandit au Burundi avant que la guerre civile et le génocide au Rwanda voisin ne mette fin à l’innocence de son enfance. 


Jennifer LESIEUR

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