Les conseils de lecture de "metronews" pour des vacances pas comme les autres

par Jennifer LESIEUR
Publié le 9 juillet 2015 à 11h58
Les conseils de lecture de "metronews" pour des vacances pas comme les autres

ROMANS DE VACANCES – Les grands départs approchent et les premières valises se bouclent. Quel roman caser entre les crèmes solaires, les chaussures de marche et les lotions anti-moustiques ? Hors des best-sellers qui se vendent déjà assez bien comme ça, "metronews" a sélectionné pour vous des livres récemment sortis qui trouveront leur public.

Vous partez en Inde avec votre sac à dos : India Express de Constantin Simon (Le Passage)
Jeune reporter-caméraman, Pierrot quitte sa province pour faire ses premières armes en Inde, avec une baroudeuse qui lui montrera les ficelles plus ou moins grosses du métier. Ce premier roman largement autobiographique est une longue lettre d'amour à l'Inde, mais aussi à la Thaïlande et au Japon, où nos repères d'occidentaux sont tellement chamboulés qu'on bascule de l'irritation à l'extase en une fraction de seconde. India express est truculent et coloré comme un film de Bollywood, mais également profond et incarné, dans la lignée des grands écrivains-voyageurs.

Vous partez en Italie en camping-car : Venise n'est pas en Italie d'Ivan Calbérac (Flammarion)
Emile a quinze ans, et à cet âge-là, on rêve d'être débarrassé de ses parents et de tomber les filles. Comme il ne lui arrive ni l'un, ni l'autre, il faudra un coup de baguette magique pour que la jolie Pauline l'invite à la rejoindre à Venise, où elle doit jouer du violon lors du concert que dirige son père. La famille d'Emile n'a pas un radis mais beaucoup de ressources : ils partiront tous à Venise... en camping-car ! Un roman d'apprentissage touchant, rempli de personnages attachants, dans la lignée de Little Miss Sunshine et de La vie est un long fleuve tranquille.

Vous partez en Scandinavie mais vous n'en pouvez plus des polars : La Facture de Jonas Karlsson (Actes Sud)
Le narrateur de cette fable reçoit un jour une ahurissante facture : 5 700 000 couronnes suédoises, soit un peu plus de 600 000 euros à payer, sans explication. Après enquête, il s'avère que c'est son impôt sur le bonheur. Il n'imaginait quand même pas vivre une vie heureuse sans en payer le prix un jour à la société ? Notre héros s'insurge : son existence de loueur de vidéos célibataire n'a rien de très exaltante. Or, la morale de ce petit livre subtil, c'est que tant que le ciel ne nous tombe pas sur la tête, on a toutes les raisons d'être heureux. Une jolie lecture, doublée d'une jolie idée de cadeau.

Vous partez pour de longues randonnées avec vous-même : Vers Compostelle, drôles de rencontres, d'Antoine Bertrandy (Transboréal)
Encore un livre sur le "camino", comme ils disent ? Et pourquoi pas, puisqu'il y a autant de chemins de Saint-Jacques que de pèlerins. Après s'être amusé du récit d'Alix de Saint-André (En avant, route !) et ému de celui de Jean-Christophe Rufin (Immortelle randonnée), voici un nouveau témoignage qui sent bon les prairies traversées et moins bon les chaussures de marche à la fin de la journée. Car l'humour infuse ce récit, entre les portraits des compagnons de route croisés, les considérations pragmatiques de ce marathon de la marche, et les invitations à goûter au bonheur de l'instant. A croire que plus on a d'ampoules, plus l'âme s'élève.

Vous partez dans la jungle étudier les espoirs et les rêves des gorilles : Moi, Cheeta de James Lever (Le Nouvel Attila)
Quand Cheeta prend la plume pour raconter ses mémoires, il est le plus vieil animal à avoir travaillé dans l'industrie du cinéma. Agé de 76 ans, pensionnaire d’une maison de retraite de luxe à Palm Springs, Cheeta a entamé une carrière de peintre abstrait, mais il n’a rien oublié de son enfance dans la jungle africaine ni de sa carrière à Hollywood. C'est cette vie que James Lever raconte, avec un humour parfois féroce, qui apprend au passage bien des choses tristes sur cette soi-disant usine à rêves qu'est Hollywood.

Vous partez dans une yourte en Mongolie pour compter les étoiles : Ciel bleu de Galsan Tschinag (Métailié)
Galsan Tschinag, né dans une famille d'éleveurs nomades de Mongolie, raconte son enfance dans la steppe aux confins du désert de Gobi, dans les terres du Haut-Altaï. L'enfant découvre le monde avec Arsilang son chien, dont les aventures ouvrent et ferment le livre. Sa famille se déplace en fonction des pâturages et des saisons, où l'on monte les yourtes en rencontrant de nouvelles personnes. Dommage que le gouvernement communiste oblige les enfants à aller à l'école ! Heureusement, il y a toujours les vacances pour retrouver la grand-mère que l'enfant a choisi, jouer dans la montagne et parcourir à cheval ces étendues sans fin où le galop sert aussi à mesurer l'espace et le temps.

Vous partez dans un pays qui n'a pas de nom mais qui accueille tout le monde : N'appartenir de Karim Miské (Viviane Hamy)
Né d'un père mauritanien et musulman et d'une mère française et athée, Karim Miské s'est très tôt ouvert à la multiplicité des cultures et des identités. De partout et de nulle part, il en a fait une richesse alors que des esprits étroits l'ont rejeté pour la même raison. Perdu entre différents mondes, arabe, blanc, chrétien, athée, musulman, noir, communiste et entre plusieurs pays, la France, la Mauritanie, et même l’Albanie d’Hoxha pour laquelle s’est passionnée sa mère, Karim Miské s’est trouvé un refuge : la littérature. Ce récit, qui retrace son parcours atypique, montre que s'il reste un pays inviolable et sûr, c'est bien celui des livres.

Vous partez pour un voyage dans le temps : La part des flammes de Gaëlle Nohant (Héloïse d'Ormesson)
Paris, 1897. Trois femmes rebelles verront leurs destins scellés lors de l’incendie du Bazar de la Charité. Sophie d'Alençon est une duchesse charismatique qui officie dans les hôpitaux dédiés aux tuberculeux. Violaine de Raezal, une ravissante veuve à la réputation sulfureuse. Et enfin Constance d’Estingel, qui vient de rompre ses fiançailles. Dans un monde d’une politesse exquise qui vous assassine sur l’autel des convenances, la bonté de Sophie d’Alençon leur permettra-t-elle d’échapper au scandale ? Avis aux producteurs, ce roman historique bourré de rebondissements ferait un film d'enfer.
 


Jennifer LESIEUR

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